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Michel Gondry, le doux rêveur...

 

Je suède, tu suèdes, il suède, nous suèdons,... Ne m'oublie pas...

Je suède, tu suèdes, il suède, nous suèdons,...
Je suède, tu suèdes, il suède, nous suèdons,... 

 

Michel Gondry est un rêveur dingo. Jettez un œil sur ses clips vidéos : « Comme un caillou qui roule » ou ceux de Björk, ça donne déjà une idée de la configuration neuronale particulière du monsieur.

http://www.dailymotion.com/video/x2bucc_the-rolling-stones-like-a-rolling-s_music?search_algo=2

 

Le zouave a fait des clips, des pubs… Bref, encore un de ces excités qui fait des films comme on vend des voyages en avion ou de la vodka, serez-vous tentés de soupirer… Comme je vous comprends ! Les années 80 en ont balancé de ces réalisateurs tout en frime, le meilleur exemple repassé récemment sur une chaîne TNT-esque (it’s dynamaaaaïïïte !) est Russel Mulcahy avec son « Highlander ». C’est pourtant le meilleur de la série, le dernier film avec  Christophe Lambert avant qu’il ne se nanardise totalement. Oh, nom de Zeus, comme ceci a mal vieilli…

 

Gondry, c’est tout autre. Je donne rendez-vous à « Eternal sunshine of the spotless mind » dans 20 ans. Je suis prêt à parier que ce film aura gardé de sa charge émotionnelle. Les effets de mise en scène ne sont pas ancrés dans les années 2000. Et l’histoire est tellement belle. Elle renvoie à tellement d’expériences que tant de monde a pu vivre ; à commencer par toi, hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ; et toi aussi, délicieuse lectrice, toi que je ne pourrai jamais autant toucher que le rustre que tu t’es choisi pour idéal…
 

http://www.dailymotion.com/video/xpx7kq_eternal-sunshine-of-the-spotless-mind-bande-annonce-vf_shortfilms?search_algo=2

 

Gondry offre à Jim Carrey l’un de ses plus beaux rôles de sa face « sérieuse et émouvante ».  

Introverti, timide et maladroit, Joel Barrish est l’emblème de tous les garçons qui restaient bloqués face aux filles, non pas par bêtise, mais par un respect paralysant : « …qu’est-ce que je peux lui dire ?... non, pas ça, c’est trop bête, ça serait la prendre pour une conne… »

 

Face à Joel, Kate Winslet est Clementine, tout son contraire : exubérante, pétillante,  du Champagne secoué et bien agité.
Alors, l’histoire des contraires qui s’attirent et se complètent, gnâ-gnâ-gnâ… Ca marche dans les films, oui, pas dans vraie vie !!! Sad, but true…

Ca foire donc leur histoire… Clémentine choisit de faire effacer ses souvenirs par une entreprise qui trafique le cerveau pour dégommer nos expériences fâcheuses. Du Total Recall à l’envers, quoi.
Quand Joel  découvre ceci après leur rupture, il décide de faire de même, ultime dépit mimétique de l’ancien amant.
Sauf que pendant l’intervention qui a lieu sous anesthésie, bien qu’inconscient, Joel change d’avis. Il va lutter contre le processus de destruction de souvenirs, il va se battre, car finalement, même séparé d’elle, il l’aime encore. … Excusez-moi, je m’arrête 2mn, je vais me chercher des mouchoirs, c’est trop émouvant… snif…

 

Mélange de rêves, de souvenirs, qu’est-ce qu’un souvenir, si ce n’est un rêve que l’on se repasse en cinémascope à 4 heures du matin ? « Eternal sunshine… » est un bonbon acidulé qui nous laisse un gout amer.

 

Pour son deuxième film américain, « Soyez sympas, rembobinez », l’ami Gondry donne dans la nostalgie attendrissante (pléonasme, je sais).

http://www.dailymotion.com/video/x4grrb_official-teaser-soyez-sympas-rembob_shortfilms?search_algo=2

 

Danny Glover est Mr Fletcher, un vieux gérant de vidéoclub à l’ancienne, comprenez : cinéphile averti. Il loue encore des VHS alors que le DVD a gagné la bataille technologique depuis longtemps. Il connait personnellement tous ses clients, c’est aussi une encyclopédie du cinoche. On va chez lui aussi bien pour voir un Chaplin que « SOS Fantômes ». Hééééé oui… ces vidéoclubs qui avait un choix de film énooooorme…

 

Le vieil immeuble qui abrite le magasin de M. Fletcher est rongé jusqu’à la moelle. Il doit être détruit pour y mettre un centre commercial. Une partie de l’histoire du quartier s’en va. Le club qui s’en disparait, ce sera aussi la mémoire culturelle cinéphile qui s’évanouira.

Peinture idéalisée d’un quartier idyllique où tous les gens se connaissent et s’aiment bien, où les voyous se font remettre en place simplement en leur tirant l’oreille (bon, d’accord, une clé de bras). Encore du rêve, M. Gondry ?.. . Oui, encore du rêve… Mais ça fait du bien, tellement de bien… Ca change des vieux acariâtres qui font la gueule du soir au matin, des jeunes susceptibles qui réclament du RESPECT en te gueulant dessus à 85 db…

 

Jack Black est Jerry, un doux dingue (quelle surprise !) qui accidentellement efface toutes les VHS du magasin. En l’absence de M. Fletcher, Mike, son fils adoptif panique totalement !!! Le club est fichu, comment faire ???

Commence là une idée complètement farfelue, absurde, mais tellement drôle et sympathique : refaire avec les moyens du bord les films détruits ! Les clients ne sont pas si dupes, mais ils adhèrent au concept loufoque, et c’est un succès. Un tel succès qu’il pourrait permettre à M. Fletcher de racheter son local et bloquer ainsi la destruction de l’immeuble.

Malheureusement, suite au succès de ces films « suédés » (néologisme décrivant le procédé de « remake artisanal ») le FBI l’apprend et décide d’agir en détruisant tous les films au nom du Copyright :
Amen.
Ite missa est.
Autrement dit, c’est fichu, il n’y aura jamais assez d’argent pour racheter le local avant la date buttoir. Il faut mettre la clé sous la porte.

 

En ultime soubresaut communautairement solidaire (et réciproquement), un film racontant la vie de Fats Waller va être tourné avec tout le monde, chacun y participera. Documentaire totalement fictif, car Fats n’a jamais habité ce coin, il reste dans la tradition de la jolie fable que racontait M. Fletcher à Mike. Belle histoire car Fats Waller était un bon vivant, sa musique était belle et joyeuse, et en disant qu’il était né dans l’appartement au dessus du vidéoclub, M. Fletcher apportait de la joie et de la bonne humeur au p’tit orphelin qu’il avait recueilli.

 

L’histoire se termine avec la projection de ce film amateur et approximatif, c’est un succès. Et aussi un énorme malentendu, car dehors, les spectateurs qui voient le film sur l’écran blanc sans entendre le son s’esclaffent sur la dernière scène : la mort de Fats Waller. Ils ne comprennent pas… ils ne comprennent pas que tout est fini…

 

Comprendre la crise financière avec "Margin call"

 

Vous, vous êtes la sardine minuscule qu'on ne voit pas, là...
Vous, vous êtes la sardine minuscule qu'on ne voit pas, là... 

 

Où sommes-nous ? Dans une banque ou un organisme financier, c’est assez flou… Une armée de golden boys’n’girls devant des écrans d’ordinateurs aussi ésotériques que ceux de Matrix.

 

Ca commence par une vague de licenciement brutale comme un coup de hâche à la Conan. Sans prévenir, une brigade de nettoyeurs convoque des cadreux et cadreuses en costard-cravatte-tailleur-talons pour leur dire de dégager et plus vite que ça siouplé.

 

Puis le mini-discours du chef de service : « Bravo, vous avez survécu, car vous êtes les meilleurs ! C’est comme ça que cette boite fonctionne depuis un siècle, et ça continuera ! ». Amis du libéralisme sauvage et broyeur, bonjour !!! Parenthèse politique : ceux qui trouvent notre modèle social français trop gentil, trop contraignant et rêvent devant le modèle US devraient regarder ces 10 mn, et on en recause après…

 

L’un des « vieux » (la cinquantaine) viré à grand coup de pieds dans le fondement a tout juste le temps de laisser une clé USB à un p’tit nouveau encore sous le choc.

 

Tard le soir, très tard, le môme dépiaute les infos de la clé et découvre le pot aux roses fanées et puantes : la boite a dépassé à plusieurs reprises les limites de solvabilité… ???... La limite de l’indice de volatilité est franchie… ??? … Bon, j’vous la fait en français… « Ils se retrouvent avec le plus gros sac de merde de l’histoire du capitalisme !!! »… Capito ?

 

Réunions de crise toute la nuit entre le Big Boss Vampire qui arrive en hélicôôôtère, le comité de direction qui fait dans son froc, et les puceaux de la finance qui ont découvert le bouzin.

 

Passionnant comme idée de film, heing ? Sur le papier, c’est aussi excitant qu’un tableau Excel remplis ras la gueule de chiffres, graphiques et tout et tout.

 

Mais le réal’ et les acteurs arrivent à vous scotcher à votre fauteuil aussi bien que Bruce Willis quand il sauve le monde. Car on comprend comment la merde de 2008 a commencé, et on comprend le pouvoir de ces ### de boites sur le reste du monde…

 

Jeremy Irons est inquiétant dès son premier regard. Son arrivée théâtrale y est pour beaucoup, aussi. Le coup de l’hélico, la tronche décomposée des cadres sup’s. Paf ! Avec son regard de vampire et son sourire de ghoûle, il est parfait. Parfait de cynisme et de réalisme. « Etre le premier, le plus intelligent, ou le plus tricheur… Surtout le premier… » Voila pour le cynisme. Et pour le réalisme, son explication de la société de consommation et des organismes financiers est malheureusement bien vraie…

 

Kevin Spacey en chef de service, complètement à l’ouest. Il pleure sa chienne morte, reste dans cette boite, orchestre la ruine de milliers de personnes, tout ça parce qu’il a besoin de fric… Comme nous tous, certes… mais avec des états d’âmes vite étouffés par des $$$...

 

Demi Moore est depuis ses multiples opérations de chirurgie esthétique parfaite en femme fatalement froide et inhumaine. On arrive toutefois à voir des sentiments sous ce lifting d’executive woman impitoyable.

 

Un p’tit chef donne le détail de ses dépenses de l’année dernière : 2,5 millions de dollars. Avec une précision comique sur le poste budgétaire de l’alcool et des putes, à la centaine de dollar près…

 

Ce film n’est pas un thriller. On sait d’avance ce qui va se passer, comme dans Titanic, ou la vie de Louis XVI. Le tour de force réside dans la description de l’amoralité plutôt que la dénonciation. Evidemment que c’est scandaleux ! Mais répéter pendant 1h3/4 « c’est scandaleux, c’est ignoble, c’est inadmissible », bref, user son dictionnaire de synonymes n’apporte rien au schimilimilik.

 

Montrer les nuances de cynisme, de scrupules, d’arrogance, de cupidité, d’inconscience suffit à dénoncer le système.

 

…Bon, alors… quand est-ce qu’on la fait la Révolution ?

 

Quand l'type débarque... (When the man comes around)

 

Johnny & June
Johnny & June 

Vous dire à quel point je déteste la country relève du pléonasme militant le plus flagrant. Etant d’une mauvaise foi d’autant plus féroce que la Foi ne me manque pas, j’en rajoute dans l’ignoble. Et en plus mon foie supporte mes accès de folie nutellesque avec pour conséquence vengeresse l’accroissement non marginal de mon tour de taille. Et pour finir, comme le diabète me guette (because Nutella), je ne me souviens plus de la dernière fois où je vous entretenais de cette haine de musique de ploucs, ignares, racistes, dégénérés et consanguins qu’est la country.

 

Une bonne dose de KKK, une louche de « Délivrance », une livre de ce cher « Inspecteur Harry », quelques mariages consanguins à la « Massacre à la tronçonneuse » ou « La colline a des yeux ». Brandissez non pas fièrement, mais haineusement le drapeau américain, le tout au son de guitares sautillantes toujours sur le même gimmick, agrémentés de pedal steel larmoyantes, avec un chanteur qui récite des conneries passionnantes comme les « Pages Blanches », forcément, elles ne risquent pas d’être « Jaunes » ces putains de pages.

 

Etant fan de jazz (un peu), rythm’n’blues (beaucoup), funk (à la folie), blues (passionnément), bref, de presque toutes ces musiques inventées par les noirs américains, je tombe dans la bobo-attitude qui consiste à rejeter ce qui vient des red-necks blancs et racistes.

 

Quelle connerie pourtant !

 

Quelle image d’Epinal (Wisconsin) à la noix ! Il y a eu pleins d’échanges culturels entre noirs et blancs, et ce, à la fois dans le blues et la country. Ray Charles était un grand fan, il ne loupait jamais le « Grand Ole Opry », LE festival de référence des péquenots à la sauce BBQ.

 

Et il suffit d’écouter pleins de chansons country pour y déceler des influences noires évidentes.

 

Alors, tout ça pour quoi ? Ben, pour vous démontrer par l’absurde, ô amis bobos, qu’être fan de country ne signifie pas bouffer du négro ! Capito ? … Bene !

 

Voilà pour cet intro didactique, démonstrative, et je l’espère pas trop rébarbative.

 

C’est pas pour autant que j’aime la country (oh, non…il continue…), j’accroche pas, c’est tout, ça me passe au-dessus, à coté, en dessous, bref… je ne me prends pas le truc en pleine poire comme du B.B. King années 60, du Led Zep, du Pink Floyd ou du Gary Moore.

 

Certainement une réminiscence d’Yvette Horner, certainement…

 

Alors, voyez-vous, malgré mon manque d’intérêt de la Chose des Questions Paysannes des conducteurs de tracteurs à moteur de Chevrolet Corvette, je tombai récemment en arrêt sur une reprise de « Nine Inch Nails » par Johnny Cash. La chanson s’appelle « Hurt ». La version du psychopathe Trent Reznor est dépressive comme un meeting d’un Bayrou sous Valium. Le Johnny « Man in Black » Cash en a fait le testament d’un homme usé résigné à y passer..

 

Car si officiellement Cash est mort le 12 septembre 2003, il est en fait un fantôme depuis la mort de June Carter le 15 mai de la même année. Un spectre qui met en ordre ses dernières affaires avant de partir pour de bon. Leur relation était vraiment intense à l’image de Paul et Linda Mc Cartney. D’ailleurs, regardez Paul, il vieillit seulement depuis la mort de Linda… Elle était son élixir de jouvence.

 

...Tout ceci serait fort beau et romantique pour expliquer la nature crépusculaire des derniers enregistrements de Cash, les « American recordings », mais, en fait, il faut être un brin honnête. Bien avant la disparation de sa femme, il était déjà bien malade, et se savait condamné. Hé-ni-ouais, c’est grâce à Rick Rubin, producteur touche à tout que l’on doit les plus beaux disques du vieux Johnny.

 

En 1994, après plusieurs échecs commerciaux, Rubin enregistre Cash tout seul, ou presque, sur « American recordings 1 », et là… paf ! Reconnaissance élargie au-delà de son public habituels de culs terreux (ou culs trempés, autrement dit, des soggy bottoms…)

 

La recette de Rubin est d’une simplicité désarmante : dépouiller, enlever les fioritures, pour ne garder que la voix, quelques instruments, pas d’effets spéciaux numériques indigestes à base de Pro-Tools et autres gadgets qui font chanter juste. Pas d’orchestration sirupeuse dégoulinante de ketchup. L’œuvre au noir, raclée jusqu’à l’os…

 

Et ça marche !

 

Après m’être pris en pleine poire la version de « Hurt », je me suis donc procuré le 4ème volume de ces « American recordings », le dernier de son vivant.

 

  • 1ère chanson : Une chanson originale de Cash, « The man comes around », est une histoire hallucinée d’apocalypse, le truc à flanquer la chair de poule quand on s’y attarde un peu. Un crachement de 78 tours en intro avec une voix de prédicateur agonisant, et ensuite une voix, deux guitares, un piano-tocsin tellement il est lourd et grave. Et rien d’autre. Et ça marche. L’antithèse parfaite des bidules surproduits. L’émotion, la force d’un gars qui a encore quelques as dans ses manches et ses colts à portée de main.
     
  • 2ème chanson : « Hurt », évoqué précédemment. D’une chanson finalement banale, il en fait un sombre constat prémonitoire de son veuvage. On ne peut que penser à June Carter en écoutant cette chanson, et pleurer avec lui sur la disparition de la femme de sa vie.
     
  • 3ème chanson : « Give my love to Rose ». Encore une composition de Cash, mais une vieille, de 1960. Une histoire d’amour qui montre que les pignoufs yankees ont des états d’âme comme les blackos.
    CQFD.
     
  • 4ème chanson : « Bridge over trouble water », environ 3 octaves plus bas que Paul Simon et Art Garfunkel. Toujours dans cette ambiance crépusculaire qui conviendrait parfaitement à un western du Maître Eastwood. « Good rendition » diraient les ricains, maintenant, avec le matériau de départ, faut vraiment être truffe ou sortir de l’Académie des Etoiles pour foirer le boulot.
     
  • 5ème chanson : « I hung my head » de l’ancien Poulet Peroxydé. Encore une fois, c’est 3 octaves en dessous de la version originale. On vire les arpèges de gratte électriques crunchy. La batterie et ses contre-temps rigolos (un mélange de différentes mesures en fait) ? Ouste de d’là ! Le saxo springsteenien dégage. L’orgue itou… Bref, toute l’orchestration complexe, pourtant de bon gout du père Sting dégage.
    Il reste quand même le parfum springteenien de la chanson, mais on est plus du coté de « Nebraska » que du « E Street Band » lâché pied au plancher de la Ford Mustang 65.
     
  • 6ème chanson : « The first time I saw your face ». Une chanson d’Ewan Mc Coll de 1957. Encore une déclaration d’amour à sa femme. Par rapport aux très très nombreuses versions de ce standard (ya eu même Nana Mouskouri, c’est dire !), celle-ci est celle d’un vieil homme qui la dédie à sa toujours belle femme. Vous ne me croyez pas ? Cherchez un peu des photos de June Carter, vous verrez qu’elle est restée une très belle femme jusqu’à la fin.
     
  • 7ème chanson : « Personnal Jesus », reprise de Depeche Mode. Evidemment, comme le père Cash est devenu bigot sur la fin de sa vie, on a encore droit à des considérations de curetons. C’est plutôt la confession d’un vieux lascar qui a usé sa vie par tous les bouts et qui règle aussi ses notes avec son Dieu. Le tout sur fond de piano bastringue et guitare folkeuse par John Frusciante, décidément bien diminué et éloigné de ses lumineuses parties de guitares d’il y a 20 ans…
     
  • 8ème chanson : « In my life », reprise des Beatles. Au détail de la grosse voix de Papy Cash, on est assez près de l’esprit de la chanson bourrée de nostalgie d’un Lennon vraiment inspiré. Lennon s’imaginait la nostalgie, Cash la vit, big difference, et ça s’entend.
     
  • 9ème chanson : « Sam Hall », jusqu’ici, on pouvait croire que le vieux rebelle Cash était devenu un mouton mourant. Avec ce traditionnel, il nous dit le contraire ! Ah ah ah ! Et c’est aussi une bouffée de revendication roublardement délinquante d’une vie d’emmerdeur professionnel.
     
  • 10ème chanson : « Danny Boy », on file chez les irlandoches cuver une cuite au whiskey tellement l’ambiance et lourde, et disons le … assez sinistre. Une chanson de funérailles ? Oui, tout à fait.
     
  • 11ème chanson : « Desperado » des Eagles. Encore un truc pour faire passer Cash pour plus méchant qu’il ne l’était, il endosse le costume romantique du hors la loi western. Très proche des Eagles, mais avec toujours cette voix grave décidément vraiment envoutante. Toujours très dépouillée, on a droit à quelques chœurs en plus. Rien de très clinquant. Ca reste sobre.
     
  • 12ème chanson : « I’m so lonely I could cry ». Une reprise d’Hank Williams. Ya vraiment pas que les bluesmen noirs qui chialent en se levant le matin tout seuls dans leur pieux. Les countrymen blancs aussi... La preuve avec Nick Cave qui accompagne Cash dans son bourdon.
     
  • 13ème chanson : « Tear stained letter ». Tiens, une batterie ! Mais le cogneur de service a sorti les balais et swingue avec un piano de saloon et une gratte acoustique pour raconter encore une histoire bien triste sur un rythme sautillant. C’est sûr, ça aide. Et pis, faut pas chialer tout l’temps, sinon, on se jette du haut du Grand Canyon !
     
  • 14ème chanson : « Streets of Laredo ». Un traditionnel. Un type en train de crever qui raconte son histoire à un mec plus vivant. Dépressifs anglophones, passez votre chemin y a de quoi se flinguer. Les autres, vous pouvez écouter, c’est une jolie ballade magnifiquement rendue par Cash.
     
  • 15ème chanson : « We’ll meet again ». Une vieille chanson de 1939 par Vera Lynn (les fans de Pink Floyd la connaissent un peu). Une chanson pour les soldats qui se voulaient optimistes ou mystiques au départ de la guerre.

 

En résumé, Johnny Cash fait vivre ces chansons plus qu’il ne les interprète. Et ça, ça vous touche en plein cœur, même si vous détestez la country autant que moi !!!

 

Et en des temps étranges, même la Mort peut aimer !

 

Ils portent à eux 3 cette très belle histoire.
Ils portent à eux 3 cette très belle histoire. 

 

Un film d’un ennui mortel pour certains… dont je ne fais point partie. C’est long, certes, il y a des maladresses, mais les qualités de ce film sont telles que je pardonne, j’absous, et j’éclate façon puzzle les lourdeurs guimauvesques de-ci de-là.

 

D’abord, le postulat est franchement nunuche, Brad Pitt en Ange de la Mort ? Laissez-moi rire !

Les 3 religions monothéistes sœurs ennemies ont choisie le plus souvent d’éviter le sujet :  

OK, ya un peu Azraël chez certains juifs, mais à peine, à peine…

Et au Moyen-âge, des représentations populaires montrent la Mort comme un sac d’os ‘achtement flippant.

Et aussi, les chrétiens causent un peu de Samaël (excellent groupe de metal suisse, par ailleurs, mais je m’égare…).

Ca y est ? C’est fini ? Finalement, y en a des images mortifères, hein, BBP ?

Soit,… mais ceci n’est rien face à Michel ou Gabriel, Archanges présent dans les 3 religions.
Alors, si ce film montre la Mort sous la forme d’une entité clairement nommée, cette incarnation carrément antique reste moins vénale que ce cher Charon qui en profitait pour empochait une pièce d’or à chaque passage vers le Royaume des Macchab’s.

 

Anyway, ni Azraël, ni Samaël, ni Charon ne peuvent rivaliser avec le beau Brad !

 

Le réalisateur aurait pu choisir Paul Préboist, mais non, il a choisi la facilité racoleuse en prenant ce blondin de Bradounet !

 

Cette crise de jalousie délétère étant passée, je dois reconnaitre humblement que Mr Pitt livre une performance magnifique. Dans sa première scène, il ferait presque vaciller mon hétéro-sexualité affirmée et jusqu’ici jamais remise en cause. Il est beau (les frangines et mes joyeux congénères le savaient déjà) mais surtout craquant. Pile-poil le genre de gars qui doit faire fondre à peu près toutes les nanas, bonnes sœurs comprises. Le numéro de séduction naïvement maladroite un brin roublarde qu’il entreprend sur Claire Forlani devait être enseigné dans tous les collèges en lieu et place des cours insipides sur les abeilles et les petites fleurs.

Bien plus subtil que Jean-Claude Duss, on a envie d’y croire, d’assister en direct à un carton plein du Guignolo Cupidon, Robin des Bois sentimental, facétieux  sniper farceur tireur en plein cœur.

S’il s’agissait seulement de séduction comme un jeu d’échecs, mais non, il est à la fois joueur et victime du charme de la Belle !

 

Changement complet avec la métamorphose du Beau Blond en Ange de la Mort… Aussi froid et dur qu’il était troublant à l’instant.

Et la lente évolution du personnage vers plus d’humanité est LA performance de Brad Pitt : insuffler peu à peu de la chaleur dans ce qui doit être du pur 0° Kelvin (les claquements de dents faisant foi).

Garder la nature inhumaine de la Mort en la rendant familière : bravo ! La ligne blanche aurait été franchie par des sombres tâcherons. Pas par Brad.

 

 

Face à lui, il fallait bien Anthony Hopkins, merveilleux d’humanité, de distinction, de classe, d’érudition, d’autorité.

Depuis « Le silence des Agneaux », Hopkins est souvent cantonné dans les rôles inquiétants. Il y excelle, certes, mais à ceux qui douteraient de ses réserves de bonté, je conseillerais de voir « Elephant Man » avec John Hurt, le bon docteur qui prend soin de John Merrick, c’est lui !

Hopkins campe ici un magnat de la presse-communication, grand patron pété de $$$, mais pour qui les affaires ont un sens et il ne sacrifie en rien l’éthique qui a mené sa vie, fut-ce contre un sacré paquet de billets verts.

Père pudique, car de l’ancienne école. Veuf inconsolable. Patron Honnête avec un « H » majuscule, il passe par toutes les étapes accélérées de cette relation singulière avec la Mort.

 

Entre ces deux personnages de tragédie antique, Claire Forlani s’impose avec une délicatesse, une fragilité apparente autant que désarmante. A l’opposé d’une potiche ou d’une princesse soumise de l’Ancien Temps (potiche avec du sang bleu, quelle nuance !), elle donne juste envie qu’on la prenne dans ses bras et qu’on prenne soin d’elle pour au moins une éternité.

Carrément une gravure à montrer en exemple aux candidats inconscients de l’engagement ultime du mariage :

"Hé ho, les gars ! z’êtes sûrs que vot’ nana arrive à la cheville de celle-là ?

Oui, euh… vous, savez que c’est un film ?... Vraiment ? Alors, foncez !

Non ? Prenez alors encore le temps de réfléchir… Y a pas le feu au lac…"

Cette jeune actrice est capable de plein de nuances, elle aussi. Une performance à la hauteur et en parfait accord avec le parcours des deux autres personnages.

 

Mais, mais..., il y a quand même de sacrés maladresses dans ce film.

 

D’abord, les seconds rôles, bien trop lourds, en comparaison de ce trio aussi fin. Non pas que les acteurs soient si mauvais. Mais l’écriture de leur rôle a du être bâclée, et le réalisateur s’est visiblement concentré sur la direction des trois principaux.

Jake Weber pue l’arriviste à plein nez au bout de 2 mn.

Marcia Gay Harden, la laissée pour compte névrosée est fatigante de vaine reconnaissance.

Jeffrey Tambor, pas du tout crédible en cadre sup’ neuneu…

 

Ensuite la musique, romantique à souhait est franchement trop guimauve-bubble-gum dans les dernières minutes. Dommage… ça gâche… On aurait du verser un peu de Valium dans la partition de Thomas Newman

 

Pour finir, le reproche le plus fréquent : la durée, trois heures, n’est pas franchement une tare selon moi-même.

L’histoire est lente, trèèèèès lente, et l’évolution des personnages n’en est que plus savoureuse !

Donc… patience !

 

Rien que pour le trio Hopkins-Pitt-Forlani, offrez-vous un grand moment d’émotion. Si, si !!!

 

The unforgiven... impardonnés et oubliés... snif...

 

Grrrrrr....
Grrrrrr.... 

 

Back in 1986… un tour à la Fnac du Centre Bourse à Marseille, temple culturel, selon la formule, consacré à mes débordements rock’n’rollesques de jeune chevelu décadent et bruyant.

 

Quand d’autres plus vieux et poivrots allaient au bar, moi, jeune couillon, j’allais à la Fnac pour causer bouquins SF avec mon pote libraire ou pour décortiquer les pochettes de disques à la recherche d’indices ténus comme le fil d’Ariane qui mèneraient au Grââl caché derrière les murs de Marshall (à lampes, siouplé).

 

Donc, un tour au Centre Bourse, et soudain, dans le rayon disques « variétés internationales » pour ne pas choquer le français non anglophone avec une étiquette « pop-rock » déficitaire en ADN made in France, s’élève une clameur au moins aussi forte que ce grand champion de ski autrichien intrépidement rapide et quasiment homonyme.

 

« Ecoute, écoute donc ça » dit un vendeur fébrile à un autre bien placide en ce début d’après-midi calme avant la tempête d’un vinyl révélateur et rageur.

 

Et de là monte une virile mélopée martelée par un batteur émule de Vulcain. Un coup d’œil sur la pochette : « The Unforgiven », 6 desperados avançaient vers moi d’un pas aussi assuré qu’un candidat aux élections vers le Conseil Constitutionnel pour déposer son paquet de 500 autographes.

 

Courte digression nostalgique de l’Epoque Bénie du Vinyl avec son rituel préparation :

  • Sortir le disque de la pochette en le tenant délicatement sur le tranche pour ne pas poser des doigts graisseux, sucrés, pégueux de confiture ou de Nutella.
  • Les plus intégristes des audiophiles élevaient la galette d’Onyx face à la platine disque dans un geste sacré en murmurant : « Loué soit Thomas Edison »
  • Nettoyage de disque avec la brosse en soie de porcelet mésopotamien albinos, la seule suffisamment douce pour enlever la poussière incrustée dans les microsillons SANS rayer le précieux message analogique.

 

 Le vinyl, c’était aussi et surtout, en plus des craquements inhérents à l’usure du support, des pochettes souvent magnifiques où des créatures lascives incitaient à la rêverie des générations de puceaux qui se shootaient au Cacolac.

 

Mais point de belles donzelles, ici, la pochette de ces impitoyables impardonnés te sautait à la gueule : Paf-le-chien-dans-ta-face !!! On va d’un pas lent et assuré plomber du coyote à foie jaune…

Six durs à cuire, comme le six coups de Lucky Luke.

John Henry Jones - Guitar, Lead Vocals
John Hickman - Guitar, 2nd Vocal
Just Jones - Guitar, Gang Vocals
Todd Ross - Guitar, Gang Vocals
Mike Finn - Bass, Gang Vocal
Alan Waddington III - Drums - Gang Vocals

Damned ! Quatre guitaristes, ça rigole pas. Et c’est quoi le « gang vocals »… écoute l’extrait ami lecteur, tu comprendras… http://www.youtube.com/watch?v=YNfsnL0Sn1Y

 

Les titres des chansons ?

  • All Is Quiet on the Western Front
  • Hang ‘em High
  • I Hear the Call
  • Roverpack
  • Cheyenne
  • The Gauntlet
  • With My Boots On
  • Ghost Dance
  • The Loner
  • The Preacher
  • Grace

« Pendez les haut et court », « La meute », « Cheyenne », « (mourir) Avec mes bottes (au pied) », « Le solitaire »… Visiblement, ces zozos là avaient été contaminés par Sergio Leone et Clint Eastwood.

Ce disque, c’était un OVNI de virilité puante, crasse et mal rasée au milieu des nouveaux romantiques permanentés et maquillés comme des voitures volées.

On avait l’impression d’entendre le groupe des frères Dalton, des frères James. Exactement l’impression que j’ai eu quand le vendeur enthousiaste a monté le son de la chaine pour convaincre son collègue sortant de sieste.

 

"I remember the soldier lyin' in the cold sun. Daddy said he wasn't much older than Corey'd be, if he were alive today. I remember him breathing, and I remember me screaming, 'Daddy, he's come back to life !' and Daddy said, 'Shh . . .' and put down his head to the blasted hole that was his chest and said, 'Yes, this boy's alive, you run and get your mother while I get him inside' "

Ca commence comme un film, ça cogne, ça grogne. Le batteur est sur le sentier de la guerre, les gratteux ont leur Colt et leur Winchester chargés à bloc.

 

Du rock, un peu de country, des influences irlandaises à la mode à l’époque, mais totalement à coté de la plaque des 80's bien propres sur elles ! Tels étaient « The unforgiven »

 

Leur seul clip (très kitsh !!!) « I hear the call » : http://www.youtube.com/watch?v=ELmwe4NMNgE

 

Influence Big Country, mais avec bien plus de testostérone : « The gauntlet » : http://www.youtube.com/watch?v=kDp6ZjLW2yw

 

Très jolie et guitaristique version de Amazing Grace : http://www.youtube.com/watch?v=xQT7dzH2Cb0

 

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