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Man of Steel, il revient et il n'est plus si naïf...

 

Lui, il est en acier ! Papy est en fer (attention, ça rouille) Et ce beau blond, c'est du bronze !

Lui, il est en acier !
Lui, il est en acier ! 

La mode est au dépoussiérage, au renouvellement, à la re-visitation (néologisme tellement lourd de sens qu’il en dispense une explication longue et laborieuse, encore plus que cette parenthèse énervante qui n’en finit pas).
Top Chef revisite des recettes à tours de spatule, que ce soit l’œuf mimosa ou le bœuf mironton, et rond et rond, petits patapons.

Le cinéma, c’est pareil. M’sieur Nolan nous a donné une version sombre et nihiliste de l’Homme Chauve-Souris à rendre Michael Keaton souriant, Jack Nicholson sain d’esprit, et Tim Burton rasé au carré et coiffé de près (à moins que ce ne soit l’inverse).

Il est vrai que les films de super-héros de ce 21ème siècle ont dégraissé la nunucherie qui fait tant horreur aux réfractaires de la Chose Masquée et Costumée dont votre serviteur a en grippe. Et de quelle nunucherie s’agit-il, mes chéris ?
Les costumes ridicules, par exemple. Wolverine est bien d’accord avec moi. Vous voyez ? Je ne suis pas seul. Et là, maintenant, Zack « the city destroyer » Snider et Christopher « Depressive Dark » Nolan ont viré ce fichu slip rouge !!! Du coup, sans ce moule-burne prétentieux, Clark Kent est limite swag… peut-être un peu exagéré, certes, mais très stylé. Et je ne moque pas absolument pas du gentil Christopher Reeves, regardez « Somewhere in time », à l’occasion : http://youtu.be/FrEhKxYnKGs .
Y a aussi un truc qui m’a toujours férocement gonflé avec Superman, c’est le déguisement incroyab’ de Clark Kent : ses lunettes. Il remet ses lunettes, et paf, on ne reconnait plus Superman ! Avec lunettes, c’est Clark. Sans lunettes, c’est Superman. Avec : Clark. Sans : Superman ! Avec : Clark. Sans :…
Et enfin, Superman est trop bon, trop gentil, trop propre sur lui. La reprise des hostilités avec « Superman returns » ne changeait pas grand-chose à la donne.

Voilà, maintenant que j’ai réglé mes comptes avec le plus nickel des super-héros, on peut vraiment causer du flim. Autant vous dire de suite que je ne suis pas d’accord avec certaines critiques qui ont descendu ce flim pour cause d’ennui décrocheur de mâchoires. Derrière la démolition méticuleuse de Metropolis, allégorie de New York, on arrive à trouver de vrais bons moments de cinoche.

Ca commence par une vision impressionnante de Krypton. Visuellement, ça décoiffe. La planète et sa civilisation agonisante nous scotchent au fauteuil dès le début. Loin des interprétations manichéennes des poncifs de civilisations alien cruelles, E.T. gentilles ou encore extra-terrestrement avancées. Les kryptoniens sont écologiquement aussi cons que nous, militairement bornés ou gandhiment idéalistes. D’habitude, on n’a aucune nuance, c’est blanc, c’est noir, jamais de gris ! Ouf, on se sent moins cons face à eux, juste un peu attardés, passque question technos, c’est pas des blaireaux, c’est pas faux ! Mais les kryptoniens sont étonnamment humains.

La première moitié du film est bien montée (et je ne parle pas du slip rouge, hein, bande de salopards !), les passages intimistes entre Kal-El et ses parents terriens alternent avec les premiers exploits du futur super-héros. Donc, on ne s’ennuie pas et on n’est pas abruti par les effets spéciaux.
On découvre un jeune Clark solitaire, limite asocial, écrasé par le poids de responsabilités qu’il ne veut pas prendre. On suit le parcours du tout jeune Clark de son enfance à son adolescence, et il est bien plus complexe que le traditionnel ectoplasme de perfection absolue. A part ses pouvoirs naissants ahurissants, c’est un môme paumé comme on peut tous l’être quand on a un QI qui dépasse celui du bulot en comas profond. Seules les moules trop cuites et les huitres avariées ne se posent pas de questions à cet âge et argumentent leur discours de « Tu veux t’battre ? Allez, viens t’battre ! » face à leur congénères préférant l’astronomie au football. Clark voudrait bien en coller deux à ces fier-à-bras  boutonneux, mais il sait bien qu’il leur démonterait définitivement la tronche. Alors, il ne fait rien et supporte les moqueries des méduses primaires.

Arrive ensuite, en guise d’entracte, la révélation de Kal-El à la portion décidément prépondérante de la 3ème planète de ce système solaire quelconque paumé en banlieue de cette galaxie banale qu’est la Voie Lactée, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, à la fois le Gendarme du Monde et le Souffre-Douleur Galactique de tous les cataclysmes inter-sidéraux. C’est pas Gréoux-les-Bains que les aliens choisissent d’envahir ou de détruire, mais New York. Donc Kal-El est américain. Pourtant, avec un nom pareil, qui fait penser à Khaled, je m’étonne que les Qataris n’aient pas encore racheté la licence DC Comics pour adapter le concept à leur sauce ! J

La sortie officielle du costaud en justaucorps flanque une super trouille aux militaires et autres officiels. Là, encore, on élimine la niaiserie vintage qui faisait de Superman un messie immédiatement reconnu. Sans blague ! Un type aussi balèze débarque et les trouffions multi-gradés, comprenez les généraux, vont faire leur plus beau sourire Colgate ? Non, ils vont le coller au trou. Mais les militaires paranos (pléonasme ?) n’ont pas le temps de disséquer le spécimen que débarque la Menace qui va bousculer un brin leurs priorités.

C’est la 2ème partie avec l’entrée en scène du psychopathe de service, le général Zod à la petite barbiche qui évoque Zorglub pour les petits belges et français fans de Spirou. Mais, là où Zorglub (Eviv Bulgroz !!!) se vautrait lamentablement, Zod et son armée déchaine l’Apocalypse Weta-digitale que Jeannot de Patmos avait entre-aperçu un soir de Révélation cuitesque y a pas loin de 2000 ans. En effet, les scènes de destruction monstrueusement spectaculaires finissent par donner trop le tournis. Le mieux est l’ennemi du bien et gnagnagna et gnagnagna. Toutefois, soyons cohérent, c’est un film de Zack Snyder, on n’est pas chez Woody Allen ou Jim Jarmusch. Alors quand je vois sur le Ouaibe des rapprochements faits avec « 300 », c’est un raccourci d’une mauvaise foi d’intello corruptible de l’intelligentsia onaniste intoxiquée au mauvais champagne éventé de fin de soirée de troisième zone au festival de Cannes. Dans certains cas, le Champomy, c’est pas si mal, faut accorder ses neurones avec ses ambitions culturelles, si on est aussi enfantin à descendre ce film avec des arguments de cour d’école primaire, sous prétexte de prétentions critiques, la baudruche croyant exploser et fait juste un « pschiiiiiiiiiiitttt » piteusement flatuleux… Là où « 300 » n’était qu’une citerne de testostérone, ce « Man of steel » apporte bien plus de nuances.

Après avoir esssssplosé avec les plumitifs défenseurs des belles images, j’avoue nez en moins avoir trouvé cette accumulation de destruction exagérée. Il semble qu’Hollywood ait retrouvé ses instincts maso-destructeurs à vouloir dézinguer à tout prix de la métropole ricaine. Et, à part Conan, Diablo ou Gozer le Gozérien, quel meilleur metteur en massacre que Zack Snyder avec Christopher Nolan en production ? Ca donne un tiers de C4, un tiers de TNT, un tiers d’uranium enrichi, et enfin un bon tiers de plutonium. Ca fait quatre tiers ? Et alors ? De toute façon, ils vont te péter à la gueule en moins de temps que ton pentium poussif aura eu le temps de faire une division par zéro pour se mettre en écran bleu, mon p’tit chat !

Dans ce festival de tirs aux pigeons cosmiques, il est étonnant de voir autant de plans en caméra à l’épaule. Pour donner une ambiance reporter de guerre ? Ou pour tenter d’effacer la somme de technologie numérique qui doit valoir le P.I.B. du Venezuela ? Je ne suis pas très fan de ces artifices, et c’est surtout désagréable pour le spectateur. Mais enfin, il n’y en a pas tellement que ça. Pas de quoi vomir ses popcorns.

La distribution est bien choisie et bien dirigée, là, on voit bien que Snyder assure à la réalisation. Là se trouvent les nuances qui manquaient à « 300 ».

Russel Crowe a bien plus d’épaisseur en Jor-El que Marlon Brando dans les 70’s qui se contentait d’encaisser le chèque record de l’époque et faisait juste acte de présence devant la caméra. On perçoit la peine, le désespoir, la colère, l’amour. Bien plus qu’avec la figure blanche perruquée du Grand Marlon, qui à cette époque, ne fut plus que l’hologramme de sa splendeur…
Kevin Coster, l’homme qui est à l’origine d’une foule de Kevin Dupont, Kevin Martin ou Kevin Petibidon, revient avec quelques années au compteur… comme moi, tiens, mais il a bien plus d’allure et le poids énorme sur les épaules d’avoir adopté un môme hors norme. Il fait de son mieux, il est dépassé, mais il y met tout son amour. Et on y croit, on compatit. Le pauvre, pourquoi n’a-t-il pas eu un fils en survêtement ?
Diane Lane, toujours belle, même avec quelques rides, complète avec tendresse et courage ce couple de parents adoptifs. Je ne l’ai jamais vue dans un aussi beau rôle.
Amy Adams, toujours rousse et charmante, prend le relais des Lois Lane avec panache puisqu’elle est au cœur de l’action et qu’elle ose embrasser le héros invincible à la fin. Yeaaaaaaah, baby !!!
Enfin, Henry Cavill, excellent en héros à la limite de péter un câble, avec quelques petits clins d’œil en prime. Enfin un peu d’humanité sous cette carapace de perfection ! Un effet de la kryptonite ?
Lawrence Fishburn, 13 ans après Matrix, a rangé ses lorgnons fumés, a pris 25 kg, comme moi, mais il joue un Perry White bien moins crisant que le Perry habituelle tête à claques.

Bref, ce « Man of steel » est un Superman plus adulte. Et c’est pas plus mal.

Et vous avez le droit de déchainer la boite à baffes si vous n’êtes pas d’accord !
 

 

Cloud Atlas : nul n'est besoin de boussole, écoutez votre coeur...

 

La baffe de ce début d'année...
La baffe de ce début d'année... 

 

Les Wachos sont de sacrés zozos. Après avoir rendu fous dans leur tête les nains-format-‘tits-chiens en les plongeant encore plus profond dans leur schizophrénie dichotomique récursive avec la Matrix, ils ont pris une quasi-retraite en ne sortant pas grand-chose.

Oh, les petits canailloux !

 

Réalisateurs de « Speed Racer », c’était en fait du Super Mario Kart mâtiné de Wipe-out avec des acteurs sur fond vert. Pas de quoi s’exploser les neuron’s.

 

Produisant le verbeux « V pour Vendetta », on ne retiendra que le masque souriant et finement moustachu devenu « Anonymous ».

 

« Ninja Assassin » ? Même pô vu… trop peur de tomber sur un nanar raté, autrement dit un mauvais film pas sympa juste à plat.

 

Et les v’là qui nous font « Cloud Atlas », un collage cinématographique étourdissant provoquant nausée et ennui ou passion et excitation, cochez les cases, choisissez votre camp, car il ne peut y avoir d’avis modéré mais seulement des prises de position tranchées. Le cauchemar pour Bayrou…

 

Les Wach’ reviennent dans la S-F prise de tête, les histoires à tiroir qui finissent mal ou pas ; ou ne se finissent pas.

L’Eternel recommencement de la Connerie Humaine : « la plus grande Leçon de l'Histoire, c'est qu'on ne retient pas de leçons de l'Histoire »

Sad but true, bon sang mais c’est bien sûr, je l’aurais parié…

On le saurait bien mieux si on avait un tant soit peu écouté la cohorte d’enseignants chenus, zozotant, lénifiant, digressant au lieu de disserter « Rock & Folk » et « Best » au milieu de la classe, repère stratégique des rêveurs éveillés allergiques aux dates et paradoxalement sevrés d’histoires dans un cours censé en dispenser.

 

Ce puzzle foutraque (je parle du film, heing) se déroule entre le 19ème siècle esclavagiste et un 23ème obligatoirement post-apocalyptique.

Qu’y voit-on tout du long ?

De la violence, de la bassesse, des mesquineries, des vilénies et aussi de l’amour, du partage, de l’héroïsme, de l’abnégation.

Eternels faces opposées de la Nature Humaine qui penche de coté comme de l’autre dans la seconde, sauvant une vie ou détruisant une ville entière.

 

On pourrait parler de film à sketch, genre en vogue dans les 70’s, sauf que le montage épileptique mélange les intrigues comme l’arnaqueur fait valser ses gobelets de bonneteau sous la truffe des gogos.

 

On retrouve alors des archétypes de personnages d’une histoire à l’autre :

 

  • l’Auxiliaire brutal du Pouvoir,
  • le Représentant Egoïste du Pouvoir,
  • la(le) ma(pa)triarche bienvaillant(e),
  • la Chercheuse de Vérité,
  • et un personnage troublant, un « chaotique bon » comme dirait 2 vieux amis Maîtres de Jeux. Ce « chaotique bon » a bon fond, il est capable de grandes choses mais peu avoir des accès de parfaite saloperie.

 

Le jeu sous-jacent de ce film est de repérer les acteurs représentant ces archétypes. De plaisant pour les fans, il devient ridicule pour les détracteurs. Ayant adoré le film, j’ai adhéré au concept. De prime abord, c’est un clin d’œil, une ‘tite blague. Mine de rien, c’est essentiel pour valider la « continuité conceptuelle » de l’œuvre (remember les archétypes ?)

 

Les plus religieux, bouddhistes, crypto-babas et néo-bobos pourront y voir, s’ils le souhaitent, une vision de la réincarnation.

Pourquoi pas ? Les personnages joués par Tom Hanks passent du salaud, au salaud occasionnel, au type bien, au criminel, puis au froussard qui se surpasse. Le voilà mon « chaotique bon ». Sa dernière incarnation le fait passer au « bon » alors qu’il partait plutôt pour être « mauvais ».

 

400 ans d’Histoire pour arriver à un désastre… Pas joice, heing ? Et pourtant, on pourrait l’éviter.

 

Avec du courage individuel.

 

Le courage du jeune américain, beau représentant de la classe dominante, qui s’engage dans la lutte contre l’esclavage. Face à son beau-père qui le raille, il réplique et s’oppose :

« - Vous n’êtes qu’une goutte insignifiante dans un vaste océan ! »

« - Qu’est-ce que l’océan, sinon une multitude de gouttes ? »

 

Le courage de la journaliste, d’un scientifique, d’un garde du corps face à une entreprise tueuse.

 

Le courage de 4 ancêtres qui s’enfuient de la version Alzheimer de « Vol au dessus d’un nid de coucous ».

 

Le courage de l’esclave-clone et de son sauveur luttant contre une société futuriste inspirée d’Aldous Huxley et son supposé « Meilleur des mondes ».

 

Le courage du Sauvage du Futur qui lutte contre son fantôme schizophrénique.

 

En plus du courage, on pourrait sauver le monde avec de l’amour.

 

L’amour qui ouvre les yeux du blanc sur l’atroce condition des esclaves.

 

L’amour qui fait écrire de la musique belle comme un rêve.

 

L’amour déclenché par le sacrifice d’une esclave transformée en déesse-prophète (ça ne vous rappelle rien ?...)

 

On pourrait éviter la Grande Merdum Totallum en se sortant les doigts des yeux (ouf !... vous pensiez à autre chose, heing ?).

 

C’est absolument nunuche comme truc. Plus gniant-gniant que ça, tu meurs.

 

Et pourtant… Qu’est-ce qui est le plus agréable ?

 

Réponse 1 : Caresser un chat sur ses genoux et l’écouter ronronner.

Réponse 2 : Ecraser ses ennemis, les voir mourir sous ses yeux et entendre les lamentations de leurs femmes.

 

Ami lecteur, si tu réponds « 2 » parce que tu es fan de Conan, je te pardonne, car tu es érudit, tu as de l’humour, et je t’invite même à vider quelques tonneaux de bière au prochain concert d’Iron Maiden.

Mais si tu ne connais pas Conan, je pense que les mecs en blouse sauront s’occuper de toi…

 

Esthétiquement, le montage étourdissant de ce film, passant d’une époque à l’autre en quelques secondes ou quelques minutes, rend ce film unique. On est complètement perdu au début, et après, quand on a compris, ça passe sans problème. Comme le vélo !

Si vous en connaissez un comme ça, un film épileptique, merci de me le mentionner en commentaire afin que je meure moins bête.

Il y a eu un travail phénoménal pour établir les connexions entre chaque histoire, les échos d’un personnage à l’autre.

Dès que ce truc sort en DVD, je me jette dessus pour le décortiquer !!!


La bande-annonce : http://youtu.be/lXKteFBRL_w

 

Rendez-vous en terre inconnue

 

Pour une fois... allumez votre TV...
Pour une fois... allumez votre TV... 

 

 

Si l’on arrête au résumé de Télé-Z (le plus succinct), c’est encore une émission putassière et voyeuriste, dans le meilleur des cas bo-bo branchouille…

Si l’on s’arrête à ça…

 

En effet, quelle idée saugrenue de prendre des « célébrités », brefs des « people » et les envoyer dans un coin paumé où la 3G ne passe pas ? Entre ça et, justement, la « Ferme aux célébrités », la frontière est ténue.

Et pourtant…

 

Cette émission évite les pièges dans lesquels la télé-réalité se serait vautrée avec délices.

 

Point de voyeurisme malsain (pléonasme, je sais, mais j’enfonce le clou rouillé dans les cerveaux disponibles à la pub pour essayer de stimuler quelques neurones encore vivants). Non, il ne s’agit pas de regarder ces humains lointains comme on va au zoo.

Point de misérabilisme. Là, encore, il ne s’agit pas de faire pleurer la ménagère de moins de 50 ans et de faire lever les yeux de son mari abruti des nouvelles passionnantes de la page « Sports » de son torchon propagandiste mou (entendez par là, son journal). Non, on n’est pas là pour pleurer sur l’extrême dénuement de ces pôôôôôôvres gens qui n’ont rien, même pas d’iPhone 3G, vous arrivez à l’imaginer ? Hein ? Non ? Moi, oui…

Point de grande leçon d’humanisme nunuche, de portraits idéalisés, d’adaptation 2.0 du mythe du « Bon Sauvage ». Couché Jean-Jacques, et arrête de jouer avec ta perruque, tu mets de la poudre partout !

 

Alors, quoi, c’est-y quoi donc cet étrangeté télévisuelle ?

 

C’est une belle émission. Intelligente. Oui.

 

L’intelligence réside dans le choix des protagonistes.

 

Coté show-biz, point de crétins suffisants et puants. Des gens curieux, sensibles qui acceptent de partir un peu à l’aventure et beaucoup vers l’inconnu avec toute l’humilité nécessaire. Ils laissent à la consigne de l’aéroport leurs costumes de vedette et leurs effets d’occidentaux.

Et à l’autre bout du monde, on évite les brutes qui massacrent, torturent et abusent avec une avidité que ne renierait pas un trader en costume et une violence digne d’un mercenaire judicieusement venu leur prêter main-forte et armée.

 

Les visiteurs et les visités sont humains, point.

 

Ils se découvrent des valeurs universelles de bonté, générosité, bienveillance. Ils ne parlent pas la même langue, les traducteurs donnent un coup de main certes, mais même sans eux, la communication a lieu.

Ils chialent beaucoup. Ca a l’air con sur le papier, mais je défis le plus rude et le plus insensible des décérébrés de ne pas être ému, de ne pas sourire en voyant ces images de paix universelle.

Cette émission est un prodige d’humanité qui donne envie de croire qu’il y a un avenir pour tous les singes nus de cette planète. Un espoir pour qu’un jour des humains de bonne volonté arrive à prendre le pouvoir sur les tordus-pourris.

 

Debout ! Les heureux de la Terre !

Debout ! Les amis de la Paix !

 

C’est la fin de l’année 2012. Noël pour les chrétiens qui y croient encore. Le symbole de paix associé à cette fête volée aux celtes est enterré sous le commerce de boustifaille et de cadeaux high-tech. Pendant les guerres, c’était souvent une trêve entre les belligérants. Une trêve absurde où l’on se serrait la main avant de recommencer à s’étriper le lendemain.

 

Je ne crois plus en Noël, mais j’aimerais encore croire à la Paix (on peut rêver, non ?)

 

Et vous ?

 

 

Fais froid, non ?

 

Chat au chaud !
Chat au chaud ! 

 

 

ET si on se réchauffait un peu, heing ?

 

Camille, il faut apprendre à penser dans les 4 dimensions !!!

 

Regarde la route, nomdidjou !!!
Regarde la route, nomdidjou !!! 

 

 

Et si vous aviez la DeLorean de Marty Mc Fly, que feriez-vous ?

 

 
  • Faire un peu comme le Voyageur Imprudent de Barjavel et aller, par exemple, tuer Hitler en 1933 ?
  •  Jouer au loto et gagner le gros lot chaque semaine comme Biff Tannen ?
  •  Réparer les erreurs, les oublis, les remords ?...
  •  Retrouver tout ce qui vous manque, et tous ceux qui vous manquent ? (des nuances impossibles à écrire en orthographe SMS…)

 

Coté rigolo-folklo, on donc a « Retour vers le futur », dans la veine tendre et nostalgique, on a « Peggy Sue s’est mariée », si vous voulez plus de muscle, un p’tit coup de « Terminator »…

 

En SF classique, on trouve « Le voyageur imprudent » déjà cité, « La machine à explorer le temps » de H.G. Wells, « La planète des singes » de Pierre Boulle.

 

La liste pourrait prendre facilement 4 pages… Bref, ya de quoi faire en matière de plagiat et redites.

 

 

Avec « Camille redouble », la réalisatrice-actrice Noémie Lvovsky reprend donc un thème classique usé jusqu’à la trame.

 

Pourtant, ce film est étonnant de fraîcheur, on sort de la salle porté par un petit nuage, avec de la douceur plein les doigts, comme quand on caresse un chat (mention spéciale pour le chat du film : il est magnifique !).

 

Le sujet est pourtant bien simple : Camille a la quarantaine bien entamée, c’est une comédienne qui n’a pas réussi à percer. Rongée par la déprime, elle est alcoolique. Son mari l’a quitte car il n’en peut plus de cette ambiance morbide. Sa fille est encore là, mais pour combien de temps ? Lors d’une soirée nostalgie avec des amies du lycée, elle a un malaise et se réveille dans les années 80 avec sa conscience de quadra du XXIème siècle. Que va-t-elle faire ?

 

Camille et Eric, déjà entre amour et haine...

 

Noémie Lvovsky procède par touches délicates pour évoquer beaucoup de sujets : l’amour, l’amitié, le destin, le refus du destin, les choix, les relations entre ados, ados et adultes, ados et parents, les vocations, les promesses, le temps qui passe, les remords, la nostalgie, … je dois en oublier !

 

Des petits coups de pinceaux anarchiques sur une vie troublée. J’appelle ça de l’impressionnisme cinématographique. La complexité d’une vie avec des moments drôles, tendres, graves (dans tous les sens du terme).

 

On en ressort secoué, car ce film aigre-doux est porté par l’optimisme et la désillusion.

 

Bouteille à moitié pleine : Visiblement, Camille a beaucoup appris de ce rêve-voyage dans le temps, elle semble partir d’un nouveau pied. Est-ce que ce sera réellement formateur ?

Bouteille à moitié vide : Cette histoire est aussi désabusée car il y a des choses contre lesquelles on ne peut rien faire, au hasard, la mort…

 

Au lieu de tomber dans la facilité d’un Hollywood bas de gamme avec happy end, le film laisse la belle part au spectateur pour imaginer la suite.

 

La distribution est impeccable. Noémie Lvovsky et Samir Guesmi jouent leur rôles aux deux époques, et c’est une sacrée performance. A la fois pour Noémie Lvovsky qui oscille entre l’ado et la femme omnisciente, et aussi pour Samir Guesmi, jeune homme forcé à murir vitesse Grand V pour séduire cette fille irrésistible.

 

Judith Chemla, India Hair et Julia Faure, les amies de Camille sont volontairement typées pour évoquer des personnes que l’on a forcément connues. Elles sont la joie et la folie de cette histoire.

 

Des amies qui le resteront...

 

Yolande Moreau et Michel Vuillermoz sont des parents couleur sépia d’une infinie tendresse bienveillante.

 

"Jurez-moi de ne pas mourir !!!"

 

Denis Podalydès, prof de physique sensible, solitaire, fidèle, émouvant et vieillissant…

 

"La lumière est dans le passé..."

 

Courtes mais délicieuses apparitions de Mathieu Amalric en prof de français névrosé-obsédé-coincé et de Jean-Pierre Léaud en horloger-passeur. 

Léaud le Passeur

 

On lui doit d’ailleurs le moment clé du film : « Il faut avoir le courage de changer ce que l'on peut et la sagesse d'accepter ce que l'on ne peut changer. »

 

...Tout ça pour ne pas se laisser aveugler par les lumières du passé qui, de toute façon, n’existent plus…

 

 

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