Encyclopédie du savoir inutile et dispensable.
Uchronies cinématographiques - Je ne peux pas vivre sans toi...
Effet papillon |
Le pouvoir divin, car infini et parfait, de pouvoir développer chaque conséquence après chaque choix.
Etre capable de choisir LE chemin qui nous convient, le seul convenable après avoir essayé l'univers des possibles.
Agir non pas comme un joueur d'échecs qui étudie quelques branches parmi le vertige des combinaisons, mais comme un ordinateur qui va aller jusqu'au bout de chaque partie potentiel qui se présente à lui.
Ou alors, à chaque décision importante, se dédoubler et poursuivre les branches du destin. Mais chaque « clone » garde la conscience de ses autres « frères ».
Tout ça pour quoi ?
Pour ne pas faire de choix crucial. Refuser le danger. Rester immobile, c'est ne pas souffrir. Ne pas bouger égal aucun risque.
Deux films parlent à peu près de la même chose, avec deux sensibilités complètement différentes.
« L'effet papillon », film fantastique à la sauce Hollywood avec Ashton Kutcher, « Mr Demi Moore »... :o)
Bien fait, bien écrit, efficace, le bel Ashton a le pouvoir de remonter le temps pour changer « le » petit détail qui fait tout basculer et enchaine une ré-écriture de l'Histoire. Il est le seul à comparer les situations, et ajuster encore et encore le puzzle des vies parallèles.
Mais comme un dessinateur qui finirait par user la feuille de papier, il use le papier jusqu'à la trame et se perd (version « director's cut », plus destroy que celle du cinéma)
« Mr Nobody », film fantastique au feeling européen, avec le non moins beau Jared Leto, se concentre sur le personnage capable de vivre dans chacune de ces dimensions, vieillir, démêler les noeuds des fils du temps pour choisir enfin de manière facétieuse LA combinaison gagnante.
Il rêve de son passé et se souvient de son futur dans chacune de ses vies. Dingue, non ?
« L'effet papillon » ne fait pas dans le happy-end cliché yankee. Il reste bien yankee, mais avec assez de finesse pour qu'il mérite que l'on s'y attarde.
« Mr Nobody » est lent comme un film français, mais moins chiant, peut-être parce que le réalisateur est belge : humour !
Plus concentré sur le jeu des acteurs et les nuances des mondes parallèles.
Tout ça pour quoi ?
L'un comme l'autre pour éviter une perte. Celle d'une amie d'enfance, de ses parents, de ses amours.
Je ne peux pas vivre sans toi...
Tout simplement.
En tout cas, les copines sont gâtées, 2 films pas cons avec 2 beaux mecs. Champagne !
« Je suis vivant et vous êtes morts » (Philip K. Dick)
... mais plutôt ce genre de personnage ! |
Ecrivain de science-fiction génial ou achétype d'artiste fou et maudit ? Un peu des deux, mon colonel, un peu des deux.
Pas assez régulier et trop confus pour être vraiment génial, pas assez barré pour être rangé dans la case « Frappadingue pur jus ».
Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a vraiment pas eu de chance.
Sa science-fiction trop cérébrale pour le public ado américain n'a eu de succès qu'après plus de 10 ans de vaches maigres. Par contre, en France, pays pourtant peu SF-phile, il était adulé par une horde de fans certainement bien barrés.
Car pour apprécier Dick à sa juste valeur, il vaut mieux être un peu dingo, ça aide. Ou psychothérapeute, psychanalyste, médecin des tuyaux de la tête : quel merveilleux sujet d'étude !!! Dommage, il est mort. Zut ! Pas de chance ! Qui va payer les honoraires ???
En étant forcément simpliste, mais pas tant que ça, l'oeuvre de Dick tourne autour d'un thème central : « Notre monde est faux, il existe une réalité supérieure ». Le mythe de la caverne de Platon sucré au LSD et assaisonné de coke et drogues diverses...
Dans ce genre, les réussites sont foison : « L'oeil dans le ciel », « Simulacre », « Le temps désarticulé », « Le maître du Haut-Château », et surtout « Ubik » d'où est tiré le titre de cet article.
A coté de ça, il a pondu des trucs seulement compréhensibles après une caisse de Champomy, des fraises Tagada et 4 ou 6 lignes de Nesquick dans le pif.
Il est mort quelques jours avant la sortie de « Blade runner » inspiré de « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? »... Faut avouer que le titre choisi par Ridley Scott est bien plus accrocheur !
Il paraît que l'adaptation l'avait enchanté : « c'est exactement le monde que j'imaginais » aurait-il dit.
… Mouais, quand on a lu le livre, c'est loin d'être flagrant...
En tout cas, ce bijou de film a ouvert la brèche des adaptations au cinoche.
On a eu droit à « Total recall », qui a bien vieilli en terme de mise en scène et effets spéciaux, certes, mais qui garde un super scénario.
Ensuite, « Confession d'un barjo », film français, désormais introuvable.
Puis « Planète hurlante », sympathique série Z.
« Minority report » grosse machine hollywoodo-spielbergienne.
« Paycheck » de John Woo.
Pas mal, non ?
C'est pô fini ! Oh que non !
La réalité trafiquée avec un fond de parano, on la retrouve dans :
« The Truman show » qui a montré pour la première fois que Jim Carrey pouvait faire autre chose que des grimaces et le couillon a longueur de film.
« eXistenZ » qui confond allègrement réalité virtuelle et vie réelle.
« Matrix »... c'est-y pas dickien tout plein, heing ?
« Eternal sunshine of the spotless mind » itou.
Et maintenant « Inception ». LA perle de cet été, LE film à ne louper sous aucun prétexte.
Quel dommage que ce génie torturé n'ai pas vécu quelques années de plus, il aurait vu à quel point il a marqué son temps.
Pour commencer à entrer dans son univers zarbi, je vous recommande ses nouvelles. Car il était aussi très bon dans cet exercice.
Et si vous avez un brin de folie jubilatoire, aventureuse, faut lire « Ubik », inracontable, inclassable, synthèse et pastiche de pleins de sous-genres de SF. Mais une expérience littéraire « Unik ».
U2 - Tu quoque, toi aussi, tu anche, tù tambièn, du auch !!!
Le bonnet de The Edge, les lunettes de Bono... C'est bien eux !!! |
Ca devait être en 83, la téloche française passait des trucs rigolos en matière de 'zique, on avait eu « Chorus » d'Antoine de Caunes bien avant « Nulle part ailleurs » (où il a excellé, par ailleurs).
Et de temps en temps, Antenne 2, la chaîne avec des types sinistres en chapeaux et imper qui s'envolaient passait des trucs du Rockpalast.
Tiens, juste une digression... (vous avez l'habitude) ce n'est plus maintenant qu'on pourrait voir des illustrations comme ça avec une aussi jolie musique que celle de Michel Colombier. D'abord, ça boufferait de l'espace publicitaire, ensuite, on verrait des allusions crypto-pédophiliques avec les types sinistres en imper' et pour finir, on collerait des trucs synthétiques mal programmés sur un PC pourri (pléonasme à moins que vous n'ayez du Linux ou un Mac).
Revenons au Rockpalast. Les allemands, bien plus musicologues qu'on ne le croit (hé ho, Ludwig, Wagner et les autres, c'est pas que Frida Oumpapa, heing !) nous passaient The Who, Rory Gallagher alors qu'en France, on nous matraquait le retour d'Eric Charden, qui de toute façon ne savait pas où aller (hé hé hééééé).
Je découvre un jour un groupe que j'avais à tort classé dans les « wave ». Ben, voui, influencé par la presse entomologiste, on mettait encore les groupes dans des petites cases où ils n'avaient pas vraiment le droit d'en sortir, les pôvres !
Au lieu de voir un chanteur approximatif, immobile, mal coiffé, et plaintif, le n-ième clone de Robert Smith, je vois un marsupilami hirsute avec une voix, un charisme d'autant plus exceptionnel qu'il avait l'air à peine plus vieux que moi.
A coté de lui, un gratteux concentré avec une Gibson Explorer, l'arme préféré de bien des hardos de l'époque, pas une gratte de New Wave. Lui, il avait un gros son bien rock.
Une rythmique simple mais trèèèèèèèès efficace.
De bonnes chansons qui donnent envie de sauter comme le marsu-chanteur et d'entonner les refrains avec lui de toute la vigueur junévile de ma majorité fraichement acquise.
Aaaaahh non, U2, c'est pas de la « new wave », c'est du rock !
A partir de là, j'ai commencé à les suivre de plus ou moins près mais jamais trop loin.
Au fil des albums, Bono chantait de mieux en mieux, et The Edge s'affirmait comme un guitariste inventif qui montrait enfin que l'on pouvait faire autre chose que des solos héroïques, ce qui pour moi, amateur de pyrotechnie grattouilleuse constituait une révélation. Son usage des effets électroniques étendait le spectre de la guitare et venait marcher sur les plate-bandes des synthés, le coté plastoc en moins et l'attrait organique en plus. Désolé pour les claviéristes, mais, sans rire, vos machins à processeurs, vous ne trouvez pas que ça se démode encore plus vite que les tenues de Madonna ? Les Yamaha DX7 sonnent ultra pourris 30 ans plus tard, alors que nos Gibson et Fender vieillissent bien, elles ! PAF !
U2, groupe post-punk, si vous voulez, avait des messages positifs à faire passer. Ils étaient une conscience pour une génération qui ne croyait pas en grand chose. Le pont qui enjambait les « no future » de 77 pour retrouver dans le verbe et l'esprit Bob Dylan dans les 60's.
Ils auraient pu garder la même formule et nous sortir le même album tous les 2 ans, ben, non, ils se sont d'abord ouvert sur la musique américaine, la noire, celle qui respire, qui a de l'âme, qui transpire, qui vit. Leur film « Rattle and hum » est un magnifique récit de cette découverte. Ils ne partaient pas seulement à l'assaut des USA comme bon nombre de groupe brittons l'avaient fait avant eux, ils faisaient du tourisme didactique et en profitaient pour se plonger dans l'âme noire américaine.
Et ensuite, ils se sont amusés à expérimenter quasiment à chaque album. Prendre des risques, quitte à se planter, faire des daubes, pas graves, ne jamais se répéter. Rien que pour ça, « respect » comme disent les djeunz. On appelle ça de l'intégrité artistique et de l'imagination.
Au delà de leurs directions multiples, que l'on soit fan ou pas, il y a tout de même une constante : chaque album renferme au moins une perle de chanson pop, un petit bijou de mélodie qui vous reste dans la tête à jamais. La chanson que vous auriez aimé composer, le truc que vous essayez de chanter avec votre gratte qui vous montre que Bono est un #### de chanteur avec une voix exceptionnelle, un feeling hors norme à 1000 années-lumières des voix de crapaud karako-réalistesques à commencer par la votre de voix... enfin... je parle surtout de la mienne, heing !
Et l'engagement pour les bonnes causes, faudrait encore un article pour en parler !
Je veux juste dire qu'ils ne donnent pas de leçons, pas de préchi-précha casse-pied culpabilisateur. Ils informent comme peuvent le faire des journalistes. Elegant, respectueux de leur public et efficace.
Et toi, cuistre lecteur, mon semblable, mon frère, t'en penses quoi ?
Téléphone - Abonné absent...
Ouf ! ya pas de poils !!! |
Tiens, pour une fois, je vais être un poil (avec l'illustration, ça va être dur !) méchant, ce qui est paradoxal pour un chauve pratiquant mais pas étonnant pour un barbu militant et un poilu méritant (le torse velu faisant foi).
Méritant quoi ? Ben la horde de Téléphonophiles qui devraient me jeter leur portab' à la figure ou mieux poster des commentaires furieux à redonner le moral à un employé dépressif de France Telecom.
En fait, c'est une méprise...
Il ne s'agit pas de ces téléphones-ci mais de celui des années 80 avec un « T » majuscule qui a écrit en capital l'histoire du rock en France, ce qui ne manque jamais de faire tordre de rire nos indéfectibles perfides voisins Grand-Bretons et secouer de spasmes hilatoires nos alliés pourtant loyaux américains.
Le « Téléphone » de Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac, Corinne Mariennaux et Richard Kolinka.
Vooooooooooiiiilààààààààààà !!!!
J'ai pourtant l'âge d'avoir aimé ce groupe, j'avais pile-poil (encore !) 15 ans en 1980.
Ben, non.
Jamais accroché. Plutôt décroché... Ah ah ah !
Je trouvais la voix du père Aubert désespérément fausse et éternellement pré-pubère alors que la mienne commençait à sombrer dans les infra-graves.
Les solos de Louis me faisaient marrer tellement ils étaient eux aussi juvéniles : je viens d'apprendre mes pentatoniques, et je connais 2-3 plans des Rolling Stones.
Corinne, constamment sous-estimée, passqu'une fille et en plus à la basse, ça passe inaperçu, elle assurait tout à fait correctement son boulot.
Seul Richard arrivait à faire décoller le fond de la marmite avant qu'il ne crame...
Oui, je suis méchant, je sais, je sais...
Trust, oui, eux ils assuraient comme des bêtes, Nono était le premier gratteux français à avoir le son (avec un autre gars à Marseille, mais on en parlera une autre fois).
Ganafoul, totalement disparu, voui, j'aimais.
Shakin' Street avec Fabienne, ouiiiiiiiiiiii !!!
Little Bob Story, yeeeeeeeeeeeaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh !!!
Raoul Petite, youpiiiiiiiii !!!!
Donc, ce n'est pas une histoire de racisme ou snobisme anti-français.
Téléphone était aux abonnés absents.
Point !
A cause de sa grande bouche, Aubert était forcément le Jagger gaulois.
Ah ah ah ! La classe en moins !!!
Et Louis n'est jamais arrivé à la cheville de Keith, même dans sa période full défonce. Alors ne parlons même pas de Mick Taylor...
Bien des années plus tard, j'ai cru comprendre ce qui avait fonctionné : Ces gentils p'tits gars et cette chouette fille étaient proches des gamins qui les écoutaient. Au niveau musical, et avec les histoires qu'ils racontaient.
Moi, l'ado prétentieux (forcément), apprenti guitariste, je regardais loin, très loin devant moi : Jimmy Page, Jimi Hendrix, David Gilmour, Eric Clapton, Ted Nugent, Uli Roth, Michael Schenker, Richie Blackmore, etc... Et les solos de Louis étaient... tellement laborieux à coté de mes héros !!!
Téléphone, après le punk que les français avaient totalement zappé, c'était l'espoir des mômes qui leur ouvrait la voie sans passer par la case Genesis : un raccourci, en fait.
Et 30 ans plus tard ? Ben, mon âge canonique m'a rendu plus tolérant et un brin nostalgique, alors, je saute comme un vieux cabri quand « Ca se sent que c'est eux » dans des soirées autant improbables que réussies que le mariage de mon meilleur pote : un mariage rock où le DJ amusé nous a passé en plus des laborieux du AC/DC et « Antisocial » pour terminer la soirée.
Vous le croyez ça ?
Fin de la digression... Mais qu'est-ce qu'elle était bonne cette digression !!! Une magnifique soirée.
Revenons aux communications laborieuses des 4 pénibles...
Ben, maintenant que Bertignac semble libéré de l'emprise du Jean-Louis, j'arrive à apprécier son boulot. En live, il se lâche enfin, et fait le guitar-hero 70's (sans les touches en couleurs, mais avec des vraies cordes) avec sa vieille Gibson pourrie. Il chante comme un crapaud, mais joue enfin bien ! Quelle joie !
Aubert a toujours sa voix d'adolescent éternel, est-ce un vampire ?... Bof... j'accroche moyen...
Une chose que je n'oublierai jamais en tout cas, c'est cette fin d'après-midi en juillet 82 où Louis s'est installé à coté de nous pour papoter tranquillement avec les jeunes cons que nous étions.
Lui, au fait de sa gloire, causer avec des mômes avec autant de gentillesse, de simplicité. Je n'appréciais pas son boulot de musicien, mais je réalisais déjà combien l'homme était un mec bien.
Rien que pour ça, je l'ai trouvé extra.
Et maintenant qu'il joue bien, Louis, alors, là, c'est Broadway !!!
Beatles ou Stones ?... ni l'un ni l'autre en fait...
Eux, méchants ??? |
En 1976, quand j'ai commencé à trainer les oreilles ailleurs que devant la téloche giscardienne gouvernée par Guy Lux et les Carpentier, j'ai d'abord essayé les fameux scarabées. En anglais, ça se dit « The Beatles ». Mouais... un peu plus de 10 ans après leur sortie, les douces ritournelles comme « She loves you » ou « Love me do » me semblaient d'un autre âge. A ranger entre Monteverdi et Bach, le carbone 14 des K7 audios de l'époque faisant foi.
La compil' bleue... bof... très désuète...
Au fur et à mesure que j'entrais dans la pop, et ce tout seul comme un grand, faute de grand frère ou grande soeur et des parents restés soit au 19ème siècle soit à Brassens-Brel-etc..., je trouvais des trucs sympas dans les 70's, mais les 60's étaient préhistoriques et les 50's... n'en parlons pas : Elvis en était au stade « acide aminé », même pas une amibe !
Un pote nostalgique me parle des Cailloux Roulants, et j'entends cette hymne à la rébellion, (ou à l'impuissance, si on est mauvaise langue comme moi, gniark gniark gniark...) : « Satisfaction ».
Constat et conclusion identique : des vieilleries bonnes à brader dans un vide-grenier.
Plus tard, je tombe sur un extrait de « Tommy », des Who... La claque ! Et on me dit que ce groupe a commencé dans le jurassique musical ou le pré-cambrien (le doute m'étreint, et mon prof de biologie n'y comprenais rien de rien, de même que la prof de musique, restée comme mon père au 19ème siècle).
Alors, fébrilement, je me mets en quête d'enregistrements des Who période année 60.
Re-claque ! Ces types sont grandioses, puissants, précurseurs, intemporels.
Et pis plus tard, découvrant Led Zep et Eric Clapton, j'en arrive forcément aux Yardbirds.
Mais c'est d'la bonne tout ça !!!
Et on me casse les pieds avec les Beatles et les Stones ???
...Pfff...
La fausse rivalité, le coté soit-disant gentil des Beatles, les supposés méchants Rolling Stones : du pipeau ! Déjà à cette époque, les managers et journalistes manipulaient à dose artisanale les djeunz comme les « Vilaine Star » et « Star ya que des moches » le font maintenant à un niveau industriel.
Avant, on gavait les oies à l'entonnoir, maintenant, c'est au Kärcher haute-pression... Le principe est identique, seule la dimension du carnage change.
D'un coté les Beatles avec Ringo Starr, le mal nommé qui jouait de la batterie comme mon petit lapin mécanique, George Harrison avec ses solos de guitares de communiant appliqués.
De l'autre, les Stones avec la légende maudite, Brian Jones, … jamais compris à quoi il servait, et un Jagger qui n'avait de provoquant que sa bouche de crapaud lubrique comme un puceau, que j'étais d'ailleurs face au posters de Play-Boy.
Donc, 0 partout, la balle au centre, les gagnants étaient les Who et les Yardbirds.
Bien plus tard, au début des 80's, je tombe sur « Sticky fingers », après la mort suspecte de Brian Jones, les Cailloux ont pris un p'tit gars que les afficionados du blues blanc britton connaissaient bien : Mick Taylor. Et là, je découvre un son cohérent, pas du tout vieillot. Et surtout des solos de grattes enfin décents !
« Get yer ya ya's out » enfonce le clou. Pas aussi puissant que mon Zeppelin favori, ni aussi classieux que mon Dieu Clapton, mais enfin, les Stones remontaient dans mon estime.
Mais pas longtemps, car depuis 74, ils avaient remplacé Mick Taylor par un clown inoffensif et un sosie de Keith Richards, ivrogne au lieu d'être junkie, piètre soliste comme le patron, mais sans sa science du riff, bref le faire-valoir idéal. Et dire que Jeff Beck avait été approché pour jouer avec eux... On est passé à coté du sublime...
Pour les Beatles, il a fallu que j'écoute leurs chansons jouées par Mc Cartney en public avec un vrai batteur, un vrai guitariste, bref, un vrai groupe de pros pour réaliser que John et Paulo écrivaient de bien belles chansons.
Depuis... l'âge mûr m'a apporté la tolérance, la patience (qui a dit l'impuissance ??? non, non, pas encore !!!).
« Sticky fingers », « Exile on main street », « Get yer ya ya's out » sont des merveilles du rock. Mais qu'ont-ils fait de bien depuis ? Grande question !
« Let it be (naked) » remixé par Paulo himself est splendide, débarrassé des boursouflures de Phil Spector. « Abbey road », le testament est splendide, tout comme l'album blanc.
Malgré tout, à l'orgasmomètre, Led Zep, Pink Floyd (avec Gilmour), Genesis (avec Gabriel), The Who restent bien loin haut dessus des légendes Beatles-Stones.
Désolé pour les fans...
Je dois reconnaitre que le coffret de DVD "Anthology" des Beatles est passionnant et le documentaire récent sur "Exile on main street" une merveille.
Pardonné ?
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J'aime bien ton "pour l'instant" final ...
Comme si la guitare électrique n'était que ponctuelle dans ta vie... lol
Pas un adepte du "pas bouger" je suis.
Bouger, quitte à se prendre des pains, ben, oui... That's life.
Sinon, on fait ermite, et pis rien d'autre.
Pour l'instant, je préfère la philosophie avec guitares électriques.
;o)
"Rester immobile, c'est ne pas souffrir" .. je retiendrai cette phrase de ton texte. Elle m'a percutée. Alors effectivement, si l'on pouvait explorer tous les possibles à côté de cette immobilité, comme si l'on ne voulait rien regretter. Comme si finalement on se disait que de ne pas avoir bougé, nous permettait de ne pas avoir eu à vivre "ça" ...
Ben oui .. mais qui ne tente rien, n'a rien. Ni les souffrances, ni les joies, si infimes soient-elles. Et la vie est faite de mouvement, la vie est une "moovie" non ?? un peu quand même !
Et puis il y a l'immobilité de l'être et l'extrême mobilité de son esprit, de son imaginaire. Dans son cocon de rêve, IL explore à sa manière tous les possibles sans les avoir vécus .. IL imagine ce qu'ils auraient pu être ...