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La musique de Vivaldi à Led Zep, la littérature de Shakespeare à Achille Talon, le cinéma de René Clair à American Pie,

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Tout a une fin… (malheureusement, quelquefois)

 

Changer... en mieux... Une femme le sauve ! Les deux Phil... Ned Ryerson, plus collant qu'un chewing-gum...

 
Ca fait un bon moment que les quadras espérait un volume 3 de « S.O.S. Fantômes ». Bill Murray, maintenant acteur reconnu et chouchou du cinéma d’auteurs (Sofia Coppola, Jim Jarmush et Wes Anderson) faisait sa sucrée concernant le scénario. Une fois, « oui », une fois « non », le trublion fantasque complètement émasculé par le cinoche intello (désolé, mais dans « Broken Flowers », il est sous Valium ou quoi ?) avait décidé de raccrocher pour de bon.
Maintenant qu’Harold Ramis est parti se marrer avec son vieux pote John Belushi, les éminents représentants de la Génération X comme votre serviteur calvitieux ne peuvent que doublement pleurer la perte d’un scénariste-réalisateur-acteur vraiment drôle et sensible et le rêve de se marrer 30 ans plus tard devant des chasseurs de fantômes. Comme nous sommes égoïstes… 
Harold Ramis en serait resté au stade « rigolo bien sympa » s’il n’avait pas fait au début des 90’s un petit bijou à plusieurs niveaux : « Un jour sans fin ».

Faire un film qui soit à la fois une comédie hilarante et un conte philosophique, c’est balèze.
Bien l’écrire, bien le réaliser, choisir le casting idoine, on touche au Sublime.
L’idée de base tient sur un post-it : « Phil Connors, présentateur météo vedette imbu de sa personne est condamné à revivre la même journée dans une ville paumée à cause d’un blizzard magique. » 

 
Et c’est souvent comme ça, ce qui se réalise brillamment s’énonce clairement. Ce cadre on ne peut plus rigide fait que le spectateur devient complice et anticipe les évènements, car il finit par les connaître par cœur. On a alors la fausse impression de maîtriser l’histoire, on anticipe les petits tracas stupides de Phil Connors. Un ignoble tâcheron hollywoodien nous aurait endormis au bout de quelques « remises à zéro », Harold Ramis évite cet écueil en utilisant à fond la personnalité fantasque de Phil Connors pour redéfinir de manière loufoque les phases d’acceptation de la Mort.


LE CHOC
Phil Connors est choqué. L’angoisse autant que la surprise l’envahissent. Bref, il flippe grave, mais comme le puant citadin nombriliste qu’il est. Et nous, voyeurs sadiques, on se marre, on se délecte même de voir ce cuistre punis par le Destin. Il met le pied dans un trou rempli d’eau glacé ? Son vieux « pote » Ned Ryerson le poursuit pour vendre des assurances ? Bien fait !  


LA NEGATION
Ensuite, il tente de nier le phénomène et d’en profiter. Il s’empiffre au petit-déjeuner, il mange comme un goinfre, fume clope sur clope. Il recueille des infos sur Nancy, une fille qui lui plait pour mieux la séduire, il vole un camion de transport de fond avec une précision d’horloger helvète. Excellent ! Autant profiter de la situation, non ?


LA REVOLTE
Vient ensuite la révolte. Il kidnappe Phil la Marmotte, il provoque les forces de l’ordre. Il croit terminer sa journée au gnouf ? Il se réveille dans sa chambre d’hôtel avec Sonny & Cher qui lui susurrent « I got you, Babe », comme si cette chanson était là pour lui rappeler que la Malédiction le tient !!!  


LA DEPRIME
Il déprime et se lance dans une longue déclinaison de suicides qui le ramène immanquablement dans son lit avec cette ritournelle qui nous vrille les tympans nous aussi. Il détruit le réveil à grand coups de tatanes et ça fait longtemps qu’on en avait envie. Grrrr…. Harold Ramis nous gratifie d’un montage de suicides à la volée qui devient comique car sans effet.  


RESIGNATION
Il tente alors de voir les bons cotés. Sa patronne de productrice est bien mignonne (Andy Mc Dowell, craquante comme tout), il tombe sincèrement sous le charme, mais tente encore de tricher comme il l’a fait précédemment avec Nancy, mais se reçoit une rafale de gifles plus ou moins douloureuse pour son ego et toujours hilarantes que les ignobles pervers que nous sommes.  


ACCEPTATION
C’est l’ultime phase. Il prend conscience que sa connaissance parfaite des évènements et des personnes de la ville peuvent lui donner le pouvoir de les aider. Il tente désespérément de sauver le vieux vagabond dans la rue. Peine perdue, à chaque fois il meure. « C’était son heure » lui dira l’infirmière pour enfoncer le clou de l’Inévitabilité du Destin.  
Mine de rien, on est passé d’une comédie poilante à un conte philosophique où l’on a vu la personnalité de Phil changer radicalement.
Au début, Phil se prend pour une vedette de la TV. Il croit maitriser l’Avenir car il présente les prévisions météo. Non, son homonyme Phil la Marmotte, représentant de l’Hiver persistant qui préfère retourner hiberner le ramène à la monotonie d’une ville paumée qu’il méprise mais finit par apprécier.

 
Ce parcours initiatique montre tout d’abord les limites de son caractère de manipulateur en lui prouvant la vacuité de ses tentatives de séduction.
La répétition comique des suicides, petit exploit de mise en scène pour faire rire d’un sujet pareil, est l’abandon progressif de sa personnalité superficielle.
L’acharnement à sauver le vieillard est le véritable changement de personnalité de Phil, il est sur un meilleur chemin de vie. Il le fait d’abord par calcul, pensant que sauver cette vie le délivrera de cette Boucle Sans Fin, mais très vite, il laisse de coté cet objectif pour ne penser qu’au vieil homme. Il se met ensuite au service de toute la ville pour sauver ou rendre service à qui en a besoin. Et dans ses moments libres de Sauveur Omniscient, il en profite pour apprendre le piano et lire la bibliothèque de la ville.
Phil Connors le cynique inculte devient le « phil-anthrope » cultivé. Du coup, le happy end attendu en devient tout à fait acceptable à la différence de bon nombre de bouses hollywoodiennes…

 
La réussite majeure de ce film est de fédérer tout plein de monde. Les croyants y voient la Rédemption ou l’accomplissement du Karma. Mais comme la religion n’est pas abordée, les athées peuvent y voir une histoire morale universelle sans être irrité par le traditionnel prêchi-prêcha américain…


Et en plus, qu’est-ce qu’on se marre !


La mort d’Harold Ramis m’a fait beaucoup de peine, j’ai envie de garder de lui son visage doux et bienveillant.

 

Echos et Grands Espoirs...

 

Depuis le temps qu'il nous donne de l'espoir... Pas comme certains... Ma gratte en acier rouillé pour les récalcitrants...

Depuis le temps qu'il nous donne de l'espoir... Pas comme certains...
Depuis le temps qu'il nous donne de l'espoir... Pas comme certains... 


Echos, echos, echos…

En échos à ma lointaine car estivale précédente chronique sur le documentaire « Springsteen and I », cet album que le Maître considère comme un « accident », dixit le seul true Working-Class Hero, à savoir Bruce, est exactement ce qu’il m’aurait fallu quand j’étais ado.

Et je promets j’arrête de faire des phrases longues comme du Proust sous Lexomil, sinon les fans de Marc Levy et Guillaume Musso ne pourront pas suivre. Mais je doute que vous en soyez, amicaux lecteurs, mes semblables, mes frères, amicales lectrices qui enluminent nos jours et illuminent nos nuits.

Le Boss a réussi l’exploit d’enregistrer un album pendant une tournée marathon de combien ? Un an et demi ? Mouais… quelque chose comme ça. Il est loin le temps où il restait enfermé pendant des mois pour faire un « Born to run » ou un « Darkness on the edge of town », en re-faisant, re-re-faisant, re-re-…etc…faisant la même chanson sous divers arrangements.

Avec le temps, il a du devenir plus sûr de lui, le Pépère. Ou le métier de producteur s’est vraiment professionnalisé, car des gus comme Ron Aniello ou Brendan O’Brien arrivent à lui faire sortir ses tripes en moins de compter qu’il lui faut pour compter ses célèbres « One, two, three, four… »

C’est ça qui saute aux oreilles quand on écoute toute la discographie springsteenienne, les derniers albums, enfin, ceux depuis « The rising » sonnent merveilleusement bien.

Déjà, un bon point.

Ensuite pourquoi faire ma crise d’ado à près de cinquante piges ? Tout simplement parce que ce disque est jouissivement rempli de grosses guitares, et même de solos. Oui, vous, savez, l’exercice guitaristique onaniste tant décrié par les punks et les grunges réunis. Tout ce qui fait qu’on se charcle à coup de tesson de Kro entre fans de Led Zep et fans des Pistols.

Là, de la guitare, y en plus que d’habitude. Parait que le Bruce était un excellent soliste dans sa jeunesse, il lui arrive d’en prendre un ou deux par concert, mais dans le genre concis et rentre-dedans. Mais c’est pas du Jeff Beck pour autant. Pour les trucs plus velus, il laisse à Nils Lofgren ses 5 minutes d’héroïsme et pis hop, c’est tout, on revient au rôle d’accompagnateur sobrement efficace que discrètement doué.

Alors, misère de Mirmidon, qui c’est qui les fait ces guitares de voyous que j’affectionne tant ? C’est Tom Morello. Le gars qui faisait du scratch comme les DJ dans « Rage Against The Machine ». Et qui ensuite a pris un VRAI chanteur, Chris Cornell pour faire « Audioslave » avec le même bassiste et le même batteur de RATM quand Zach de la Rocha s’est mis en grève façon RTM (blague marseillaise qui ne peut pas être comprise au-delà de l’Hôpital Nord, le seul hosto de France où les infirmier(e)s ont besoin d’un gilet pare-balles pour soigner leurs patients quand ils sortent du coma.
Tom Morello qui est aussi doué dans l’activisme politique que la recherche de sons inouïs que l’on peut sortir d’une gratte électrique. Le même Tom qui fait de l’acoustique dans son projet « Nightwatchman ».
Fan du Boss, et ensuite devenus amis, il est venu prêter main forte au groupe suite à la parenthèse d’acteur de Steve Van Zandt dans une série TV (non pas les Sopranos), mais un truc où on a besoin de sa fausse sale gueule de faux-voyou.
Et le Tom, il a aussi contaminé le groupe avec ses mauvaises manières de sauvageon hardos en montant le son des amplis.

Est-ce cette énergie débordante qui rend cet album accidentel comme le dit le Patron ? En fait, selon lui, c’est la proportion de reprises qui le met à part.

En effet, il est allé pêcher « American skin » et « The ghost of Tom Joad » dans son répertoire, on y voit la patte de Morello l’activiste, surtout qu’il avait repris « Tom Joad » avec RATM que de la Rocha se contentait de déclamer tel le rappeur moyen… Pour moi un massacre, mais bon, les fans de RATM vont me crucifier… faites gaffe, les gars, j’ai une gratte en acier, elle est costaud, elle est rouillée, et à vot’ place, je vérifierai si je suis bien vacciné contre le tétanos avant de venir me chercher des noizes et vous prendre dans la gueule ma hache de toute beauté guerrière…

Rien que c’est deux chansons suffisent à me propulser en orbite du coté de Jupiter à coté du monolithe de Kubrick.

« American skin » est émouvant, angoissant, poignant. Ca prend aux tripes comme les 41 balles que le jeune gars s’est pris dans le buffet par des flics cow-boys new-yorkais sur un stupide malentendu culturel : il a mis la main dans sa veste pour montrer ses papiers, les poulets ont cru qu’il allait sortir un flingue. Et ils ont vidé leurs chargeurs façon Stallone-Schwartzeneger, tout en finesse, la bavure…
Morello ajoute une touche guitar-hero qui transpire la Rage du Gars Contre un Système qui rend parano.

…Rigolez pas, TF1 est une version édulcorée de la téloche ricaine… Anxiogène autant que débile…

Ensuite « The Ghost of Tom Joad », la balade country-folk garde un peu de violon, de slide guitar, d’accordéon, mais gagne en intensité et en électricité avec des guitares qui grondent et hurlent. Le Bruce fait dans la reprise mélodique énervée du thème et Morello lui répond tour à tour héroïque, bruitiste, un poil shredder même, il nous fait un festival ! En plus, il chante bien le mec. Nickel, je veux bien en reprendre à chaque repas des comme ça.

Rien que ces deux chansons valent l’achat de l’album. Pas moins ! Ah… si dans les 70’s, le Bruce avait invité Ted Nugent, j’aurais accroché à cette époque.

Et le reste des "anomalies" ?

 « High hopes » ouvre l’album de fort belle manière, bien pêchue avec la section de cuivres qui remplace Clarence « Big Man » Clemons.  Et « Just like fire would » pourtant bien springsteenien sont des reprises des « Saints »
Le truc à donner la patate à un Premier Ministre… A défaut de lui donner des idées…

Ensuite on a droit à du tout bon. « Down in the hole » balade mélancolique et sensible comme il sait si bien le faire qui continue dans la voie folklo-celte entamée il y a quelques années avec les « Pete Seeger Sessions ».

« Heaven’s wall », le truc taillé pour les stades avec le refrain à hurler à 70 000 en même temps que les choristes, yeah baby !!!, et une petite touche world que l’on avait déjà sur « The Rising » avec « Worlds aparts ». Mais, mais, mais, avec toujours des grosses guitares.

« Frankie fell in love », le gros rock efficace sans prétention comme il en fait souvent pour ne pas déprimer l’auditoire entre deux chansons flippantes.

« This is your sword » encore un truc irlandoche, tiens, il se sent moins rital en prenant de la bouteille ?

« The wall », il commence seul avec une électrique au son pur (je parie ma moto et mes bottes que c’est une télécastor sur micro grave, je sais, c’est facile, vu l’attachement de Bruce à ces planches minimalistement attachantes). Un piano tout en finesse puis cet orgue et cet accordéon qui rappellent Danny Federici… Tiens, c’est lui ! Tout comme le Grand Fantôme bienveillant de Big Man vient mettre quelques notes de saxo, l’émotion de retrouver ces deux-là… Et Bruce chante à faire frissonner un gothique fan d’indus hardcore…

« Dream baby dream », berceuse d’Alan Vega termine en beauté cet album étonnant.

Pas un truc baclé. C’est bien joué, très bien produit. Et ça fait plus d’effet que des antidépresseurs ou une cuite à l’alcool de bois (celui qui rend les clients aveugles) : ça fait sourire et ça donne de l’espoir. On en a bien besoin…

Du pur Springsteen, quoi !

Jetez un oeil, même deux et surtout vos oreilles : http://youtu.be/B-c6GphpAeY

 

Springsteen et moi...

 

 
 
Petite introduction en forme de digression et de contrition…

C’est certainement la pochette de « The River » avec « Hungry Heart » qui ont du être mes premiers contacts avec le « Boss ».

1980 : 15 ans, à fond dans le hard rock, le metal, le rock prog, ce bellâtre en chemise à carreaux qui ne chante pas comme Robert Plant, qui ne fait pas de solos de gratte comme Jimmy Page, que toutes les filles trouvent tellement beau… pfff…. Mais qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ?

1982 : à peine 2 ans de plus, autant dire 2 années-lumière, ou 2 milli-secondes… un article dithyrambique dans Rock & Phoque, il me semble même que c’est Phil « Mad » Manœuvre qui l’avait collé en disque du mois, l’album en question « Nebraska » était une parfaite introduction à l’univers Springsteenien… La bonne blague… Je ne sais pas à quoi fonctionnait le Mad journaliste pas encore poseur pour radio-crochet, mais franchement, coller ce genre de galette dans les oreilles d’un jeune con qui ne connait rien à rien à la musique traditionnelle blanche américaine (country & folk, quoi), c’est comme emmener chez Fauchon un ricain habitué aux hamburgers : choc culturel garanti !

1984 : 19 ans, donc. Moins con ? Pas sûr, pas sûr… Entre mon hard-rock du début de la décennie et ce milieu des 80’s, j’avais rajouté des cordes à ma guitare, du coté brut et authentique, y avait « The Clash », du coté prise de tête, le jazz-rock, et du coté bizarre, les expérimentations de Peter Gabriel. Aucune place pour un gars qui fait des clips sur MTV avec une chanson lourdingue comme un boogie paléolithique (« Born in the USA »)  ou un truc mou du genou avec une fille qui danse avec lui sur scène (« Dancin’ in the dark »)
 
Je me demandais VRAIMENT ce qu’on trouvait à ce type…
 
1992 : 8 ans plus tard, Guns ‘n’ Fu##in’ Roses sort un faux double album avec « Use your illusions », je vais même les voir à l’hippodrome de Vincennes : le pied !
Springsteen fait de même avec « Human Touch » et « Lucky Town ». J’essaie à nouveau. Et ces 2 albums descendus par la critique me semblent pas si mauvais que ça,… mon esrit de contradiction, sans doute, je me mets à apprécier ce gars quand il est au creux de la vague, ah ah ah !

Il faudra attendre encore un peu plus avec une opération commerciale sur son triple live « 1975-1985 » pour que je tente encore le coup. La renommée du Boss on stage étant légendaire, ben, jetons une oreille… Le choc ! En effet, ce mec et ce groupe, sur scène ça pète bien. Je commence à comprendre l’intérêt que suscite ce rocker « normal ».

Pas encore prêt toutefois pour me faire des concerts marathons  de plus de 3 heures, et surtout à cause d’un manque de vigilance qui frôle l’inconscience, j’ai loupé pas mal d’occasion de le voir sur scène. Faut dire à ma décharge que ses places se vendent à 2 temps 3 mouvements, et ce sans aucune promo… j’en ai encore fait la désagréable expérience l’année dernière… Il  a vendu 2 Berçy complets en moins de temps qu’il n’en faut à Ringo Willycat pour faire un solo de guitare.

Depuis 2008, au Parc des Princes, pour la tournée « Magic », j’adore ce gars. Il faut le voir sur scène pour comprendre, et après, c’est comme un écheveau qu’on déroule, ça va tout seul, c’est si simple, et on se retrouve comme un con avec cette question :
« Mais créputain de nom de Zeus, pourquoi ne l’ai-je pas vu avant ??? »
 
« Springsteen and I »
(le flim...)
http://youtu.be/HVQUeCi9V0s
 
« Passion , … Humanité, … Espoir »
 
  • Ce sont vos 3 mots, Big Bad ?
  • Voui, Jean-Pierre, ce sont mes 3 mots.
 
Un documentaire produit par Ridlet Scott. Gage de qualité ? Oui, si on pense à « Alien », « Blade Runner », « Thelma & Louise ». De quoi avoir des sueurs froides si l’on songe à « Robin des bois ».

Sortie mondiale le 22 juillet. C’est con, le 22, je peux pas, et pourtant, j’voudrais ben, mais j’peux point… Ouf ! le film est rejoué le 29.
Une seule salle à Paname, deux dates. Pas beaucoup, heing ? Et j’ai rien à dire, car c’est la seule salle en France ! Dingue, ça !
La salle en question, la Géode offre un écran panoramique qui déforme un peu l’image certes, mais plonge au cœur des très beaux films qui nous sont habituellement présentés. Avec ça une sono qui dépote plus que vot’ p’tit neveu avec son Marsh(m)all à transistors chinois.
Comme je n’avais pas encore atterri suite au concert du Stade de France le 29 juin, ça tombe bien, j’avais encore besoin de plus de Bruce, j'ai pris les billets sans discuter, et hop !

Une structure surprenante, pas de biographie, encore moins d’hagiographie, aucun commentaire sinon ceux des fans. Car, voila la clé de cet OVNI documentaire, c’est un film de fan. A l’heure où la Terre entière est reliée à l’autre bout du monde mais continue à ignorer son voisin du dessus et la voisine du dessous, ce genre de film idéalement humaniste est possible. Ridley et ses potes ont lancé un appel aux fans pour qu’ils envoient leur petit bout d’opinion sur Bruce.

Alors, c’est filmé plus ou moins bien, plus souvent moins que plus d’ailleurs.

Et comment ? Sur un smartphone, une tablette, seul(e) ou à plusieurs, inspiré, nunuche, émouvant voire dérangeant. Mais toujours sincère.
Ca pourrait être un machin de plus qui cire les pompes de la vedette à n’en plus finir. Hé ben, non, car, pour ceux qui ne connaitraient pas encore Springsteen, ce film donne la clé.

On demande aux fans quels sont les 3 mots qui selon eux définissent au mieux l’artiste.

Vous avez eu les miens, je vous les commente :

« Passion » : ce mec est d’abord un passionné de musique. De rock, bien sûr, mais aussi de folk, country, soul, rhythm & Blues. Avec le E Street Band, ces gens sont une encyclopédie joyeuse de la musique populaire américaine. Et cette passion, ils la communiquent très bien. Surtout Bruce.
Il suffit de les voir s’éclater sur un morceau comme « Lucille » qu’ils reprennent au pied levé. Et paf ! ce groupe de vieux pros ultra-rodés devient un orchestre de bal qui joue des morceaux sur demande. On lui tend une pancarte, et zou ! Ils jouent le truc !
Sauf que la salle du baletti fait 70 000 personnes, mais c’est pas grave, on s’amuse autant.
http://youtu.be/RPNgL3dOTpM
Du coup, on est contaminé, et la passion nous gagne. CQFD.

« Humanité » : ce mec n’est pas un saint, et il serait ridicule d’en en faire un. Il y a une histoire qui traine depuis des années. Dans quasiment chaque ville où il passe, il laisserait un chèque conséquent à une association. Et ce discrétos, sans se faire voir au journal de 20h. Aucune idée de l’authenticité de l’anecdote. On reviendra sur l’aspect humain de l’animal.

« Espoir » : hé oui… Sa musique, ses histoires ne sont pas toujours les plus rigolotes, oh non ! Mais il y a toujours un espoir. L’espoir qu’on s’en sorte, que les humains soient moins cons, violents, égoïstes et hypocrites. Ce type rayonne tellement qu’on ressort de ses concerts avec du soleil dans la tête et les pieds légers.
C'est la jeune camionneuse qui en parle le mieux : "On peut avoir une Maitrise de Physique et conduire des camions... grâce à sa musique, je me sens mieux, je me sens plus importante"


Humanité et espoir…

Un musicien de rue l’interpelle et lui demande de venir jouer avec lui. Il restera un quart d’heure. Plus de 20 ans après, l’Anonyme du coin de rue n’a toujours pas touché le sol. Qui ferait ça ? Quelle superstar s’arrêterait pour gratter et chanter dans la rue à coté d’un inconnu ?

Un type se fait larguer par sa nana la veille du concert. Il passe une nuit de cauchemar et ne trouve rien de mieux à faire que mettre une pancarte « J’me suis fait largué hier ». Etonnant, non ?
Réaction du Bruce : « Tu veux un câlin ? Allez, viens ici, monte sur scène » Et s’en suit une petite discussion complice devant 40 000 personnes : « tu sais mon gars, on m’a largué plein de fois, et tu sais quoi ? Elles le regrettent toutes !... Ah si elles avaient attendu mon premier cachet ».
Le genre de conversation qu’on aurait dans un bar entre pochtrons, pas avec un spectateur dans un stade. En principe, la star est sur scène, au-dessus du commun des mortels qui payent leur place…

Des exemples comme ça, y en a à chaque concert. Les gens qui viennent le voir l’adore, et lui, il aime son public. Réellement, sincèrement, au premier sens du terme. Il l’explique bien à la fin du film quand il rencontre quelques unes des personnes qui ont témoigné.
  • Où trouvez-vous la force de jouer comme ça chaque soir ?
  •  Je vis un rêve en faisant ce métier, c’est ce que j’ai toujours voulu faire. Alors quand je monte sur scène, c’est pour vous. Je fais ce que j’aimais voir chez les artistes que j’aime. 
 
Regardez-ça, à 4:30… je suis certain que la petite s’en souviendra toute sa vie et racontera ça à ses petits-enfants, encore et encore…
http://youtu.be/vsv_32osqfo

Et il fait ça tout le temps…

Alors, c’est vrai, y a pas beaucoup de solos de guitare flashy, mais finalement, qu’est-ce qu’on s’en fout !

 

Gros Requin (en mousse) contre Pieuvre Géante (en caoutchouc)

 

Miam ! On ne pointe pas du doigt ses petits camarades !!! Lui, il revient toujours... (à cause du montage de Poisson Rouge) Omagaaaaaaad !!!

Miam !
Miam ! 

http://www.dailymotion.com/video/xdrjfb_mega-shark-vs-giant-octopus-bande-a_shortfilms
(bande annonce en latex)
 
D’après Wikipedia, ce truc incroyable a été tourné en 12 jours. On comprend mieux le naufrage…

Mais, bon, ma chronique a autant de suspens que ce machin, rien que le titre fleure bon le nanar, et l’affiche avec Lorenzo Lamas ôte les derniers doutes des cinéphiles indulgents bourrés au Mezcal échappés dans la Vallée Infernale où le héros s’appelle Allan Baxter, comme le chien qui parle, faut s‘en méfier, moi j’vousl’dit !
Lorenzo Lamas, … que peut-on espérer d’un gars qui a joué dans « Amour, Gloire et Beauté », « Falcon Crest », « Le rebelle » ? Même les ménagères de plus de 50 ans complètement torchées au Canard WC n’osent pas regarder ça. On raconte que ces trucs ont été tournés par la CIA pour faire avouer les espions russes de la Grande Epoque quand les gouzis-gouzis à base d’ongles arrachés et de noyades simulées leur faisaient chanter Lilli Marlene au lieu de leur faire avouer leurs plans sataniquement communistes. Même James Bond relâche ses sphincters face à de telles horreurs, c’est dire !
Alors, voilà, les hauts faits d’armes du sieur Lamas. On raconte qu’il aurait repris du service à Guantanamo, mais comme c’est encore classifié, on n’en saura rien avant le prochain siècle…

Deborah Gibson, la jolie fausse blonde aux sourcils bruns a joué dans « Mega Python vs Gatoroid ». C’est bien la preuve que les femmes peuvent être d’une nocivité au moins égale à celle des hommes. Les Femen devraient en prendre de la graine au lieu de faire semblant de s’attaquer à des batraciens de bénitier en voie de décomposition avancée, … quelles cibles pitoyables !

On a ici la crème des acteurs, de ceux qui font passer les hardeurs du plus minable des pornos pour des lauréats du Cours Florent, des cadors de la Comédie Française. Aucun jeu, aucune expression. Lamas ne sait faire qu’une chose : râler en pointant son index boudiné modèle Mega-Knacki face aux deux chiantifiques au regard de morue pas encore dessalée.

Faut dire que question scénario, y a rien, le néant absolu, une rare approximation du zéro absolu  ou mieux une asymptote vers moins l’infini qui n’en finit pas de plonger vers les abysses de la Consternation Constipante pendant les 90 minutes que dure cette purge.

« Un requin géant et une pieuvre toute aussi géante passent aux micro-ondes, se décongèlent fissa-rapidos et sèment le chaos et la désolation dans tous les océans. Mais comment s’en débarrasser ??? En tirant des obus de canon de destroyer à la mode John Wayne : au jugé. Les torpilles, c’est bon pour les fiottes ! … Ben, finalement, on va organiser la baston du siècle en espérant que ces deux bébètes se transforment en garniture de paella pantagruélique et en sushi gargantuesque ! La voilà qu’elle est bonne l’idée, Spielberg va en faire dans son froc… tellement il va se poiler…»

Si au moins les dialogues étaient marrants...
En se murgeant à l’alcool de bois, le scénariste-dialoguiste-réalisateur Jack Perez (dit Ace Hannah… « Ace »… et pourquoi pas « Ze King », mon lapin ???) aurait pu en faire quelque chose de grandiose dans l’échec, le genre de truc qui devient sym-pathétique au final… Même pas.

Comme il était débordé, on le comprend le pôv’ chou, faire un machin comme ça en 12 jours, avec le talent d’une huitre trop cuite, c’est au-dessus de ses forces de paramécie défaillante ; il a fait donc appel à sa p’tite nièce Hilda qui est revenue un peu « changée » de sa colonie de vacances Areva à Fukushima. Avant, elle avait peur du noir, mais ça, c’était avant. Maintenant c’est fini, et plus besoin d’ampoules, même à basse consommation, il suffit de l’avoir à coté. Ses parents lui disent merci, mais pas EDF qui doit leur reverser un max de blé quand elle met les doigts dans la prise. Et c’est nul ce scénario, si, si, vraiment, j’vous jure.

Pour les effets spéciaux, c’est pas compliqué, « Ace » a recruté son futur neveu congelé dans l’éprouvette n° 176-671 de la banque du sperme de Tchernobyl. Il a utilisé spasmodiquement le requin en plastique de son Happy Meal dans sa baignoire radio-active, les effets de lumières psychédéliques en attestent.

Le montage a été confié à un poisson rouge, j’en tiens pour preuve l’accumulation du même plan répété au moins 10 fois du requin frétillant sensuellement du croupion telle la mère maquerelle en vue du clille plein d’oseille. N’importe quel monteur se souviendrait d’avoir utilisé cette séquence d’images pourries, un poisson rouge, non.
Mais ça partait d’un bon sentiment, en effet, le poiscaille rouquemoute aurait pu avoir la sensibilité piscivore idoine à même de rendre au plus près la torpeur aquatique du monde du silence où personne ne vous entend bailler (et glou et glou et glou…tiens, ma bouteille est vide, hips !...)

A part ça, le rythme est trépidant comme dans un Derrick sous Valium, seul l’index inquisiteur en forme de mortadelle périmée de Lorenzo Lamas donne le tempo à ce bateau qui prend l’eau de toutes parts (et c’est le plus laid des bateaux, oh ohohohooooo !)

Moins bien qu’Ed Wood (le vrai, pas l’hommage affectueux de Tim Burton), ce genre de bouze est à montrer en première année de cinéma pour expliquer les écueils d’un film :
  • Scenario minable
  • Dialogues inexistants
  • Casting improbable
  • Direction d’acteur nulle
  • Effets spéciaux lamentables
  • Réalisation ridicule
Un carton plein dans la médiocrité ! C'est pas un nanar, c'est nul !

 

World War Z : ...zzzZZZzzz... zzzZZZzzz... zzzZZZzzz... zzzZZZzzz...

 

Le monde s'écroule, sauf EUX !!! C'est bôôôô...
Le monde s'écroule, sauf EUX !!! C'est bôôôô... 


Une fois de plus les américains sauvent le monde qui en a grandement besoin. Si les USA n’existaient pas, il faudrait les inventer… Allez expliquer ça en Irak, ils vont dépoussiérer le « Manuel de Torture d’Iznogoud » et vous préparer quelques petites douceurs.

Brad Pitt, même avant sa pub Chanel « number five » est devenu un ectoplasme, mieux un zombie, l’ombre du merveilleux acteur qu’il fut. Ca tombe bien, dans ce machin, il combat des zombie, donc, en étant devenu un lui-même, n'est-il pas très bien placé pour comprendre la psychologie de ces étonnantes créatures ?

Et s’il n’y avait que lui de consternant, mais non, le reste de la distribution est également … zombiefié !!! Ca doit couter moins de cher de faire un film avec des acteurs morts…

Les scénaristes aussi ont perdu leur cervelle en route, la preuve ? Des grands moments de débilité, vous en voulez ? Au hasard :
  • un pignouf abandonne son camping car pour fuir les enragés à pied (c’est plus juste que « zombies » tellement les morts-vivants sont speed).
  • A Jerusalem, la foule de juifs et musulmans enfin devenus frères qui fait un championnat de micro pour savoir qui va hurler le plus fort sa foi en Dieu… Ben, raté, mes p’tits chats, faut pas faire de bruit, vous l’saviez pas ? Leur barouf de tous les diables motive les enragés à se marcher sur la gueule pour passer par-dessus le mur !!!
  • Bradounet, il est drôlement balèze, à moins qu’il ait eu 20/20 pendant toute sa scolarité en Sciences de la Vie, il arrive à piger tout seul comment faire pour niquer les zékés (surnom affectueux donné aux enragés par les soldats) !!! Trop fort le gars, rien qu’en « observant ». Les observateurs de l’ONU sont méga-ultra-supra-multi-compétents !

Il a quelquefois des absences le beau blond, ou alors, le désespoir lui fait faire des trucs borderline, tiens, lâcher une grenade dans un avion de ligne. C’est sûr, le trou d’air expulse les zékés, mais aussi les vivants, ça fait crasher le gronavion, bref, autant l’avaler la grenade, ça ira plus vite. Mais non, tout le monde crève, sauf sa copine soldate amputée du bras et lui qui se prend quand même une tige de métal modèle lancier du Bengale dans le buffet. C’est pas grave, comme il est très héroïque (c’est que dit Angelina tous les soirs quand les enfants sont couchés), il arrive à marcher pendant un nombre conséquent de kilomètres pour trouver l’objectif. Trop fort, Brad, j’vous dis !

Là commence un huis-clos habilement sponsorisé par Pepsi qui a sauvé la fin du film, il ne devait plus avoir de budget CGI, donc fallait la faire à l’ancienne avec des comédiens sous-payés qui doivent venir du Met’ de New York ou de la Royal Shakespeare Company, qui ont passé les 20 dernières années de leur vie à bosser justement leur petit Shakespeare illustré pour finalement claquer des dents mécaniquement… Quand on vous dit que la vie d’artiste, c’est pas d’la tarte…

Comme l'a très bien décrit une consœur professionnelle du Monde, « World War Z , c’est le premier film familial de zombie ». Yep ! Pas de sang, pas de barbaque, pas de massacre, c’est à peine plus violent que Super Mario. Mais on a droit à plein de passages à la gloire de la famille. C’est Frigide Barjot et Christine Boutin qui vont être contentes :
  • Bradounet ne veut pas abandonner SA famille.
  • Finalement il accepte la mission pour que SA famille reste sur le bateau de la Marine.
  • Sa femme déclenche une attaque de zékés qui décime les 3/4 d'une garnison à cause d’un appel intempestif de GSM satellitaire, il ne lui passe pas de savon, même pas de consigne gentille "S'il te plait chérie, attend mes appels, même si c'est difficile", non, il ne dit rien car il l’aime sa femme !!!
Sans déconner, combien de fois vous vous êtes pris des savons les filles pour un coup de fil « dérangeant » ?
Combien de fois vous vous êtes fait pourrir par vot’ nana passque vous ne trouvez pas le pavillon à la con de vos amis qui ont griffoné le plan pourri pour soi-disant indiquer leur adresse paumée dans une banlieue de parvenus et que le mousseux est en train de tiédir et de s’agiter les bulles dans le coffre de la Mégane ?
Juste avant de s’injecter un truc pas net, il écrit un ‘tit mot « Dite à MA famille que je l’aime »…

Bon, OK, ce sont de belles et saines valeurs, rien à dire de ce coté là, mais ça n'a rien à faire dans le genre.
Ah bon ? Ben voui ! Les films d’horreur de ce tonneau on toujours un coté nihiliste-sombre-kill-kill-destroy qui dénoncent des travers humains, les beaux sentiments, c’est pas la bonne enseigne.
Revoyez « 28 jours » et « 28 semaines », vous percevrez la différence.

Si on est férocement athée comme ma pomme, on peut déceler une vague allusion subversive dans la destruction de Jérusalem. C’est à cause de la ferveur religieuse conjuguée des musulmans et des juifs enfin réunis que les zékés ont été stimulés pour passer le mur de Jerusalem, et Dieu, dans tout ça, il fait quoi de ses prières ? Ben, il envoie une armée de morts-vivants pour répondre à ses fidèles !!! Mouaaaaahahahaaaaaaaa !!!

A la fin, vu la voix off du beau Brad en conclusion, on pige qu'il va y avoir une suite, ben compte pas sur moi mon p’tit chat !

Le seul truc qui m’a vraiment plu, c’est la consigne du capitaine à ses soldats pour dégommer du zéké :
« La cervelle, c’est nickel, les rotules, c’est pas nul ! »

 

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