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Jeff Healey : il avait la lumière en lui...

 

Marrant ! on dirait un bootleg... Jeff et sa manière si particulière de jouer.

Marrant ! on dirait un bootleg...
Marrant ! on dirait un bootleg... 


Jeff Healey n'a pas eu une vie facile. Abandonné à la naissance, il est heureusement adopté peu après. Un an plus tard, il devient aveugle à cause d'une saleté de cancer des yeux qui finira par avoir le dernier mot en 2008... De quoi jouer le blues, non ? Oh le vilain cliché !!! L'aveugle qui chante sa peine... Ben oui, et il s'en sortait plutôt bien le gars. Il a commencé à gratter très tôt, vers trois ans. Certainement la raison de tenir sa gratte de manière si particulière : à plat sur ses genoux, c'est plus facile pour un môme. Et c'était magique de le voir jouer comme ça, sa main gauche se baladant sur le manche comme une araignée sympathique et la tête dans les étoiles. Il a démarré sa carrière internationale au milieu des 80's, une époque ou faire des solos de gratte n'était pas considéré comme une grossièreté.

Manque de pot pour lui, son style un peu trop énergique l'éloignait des puristes des « twelve bars » (càd les intégristes du blues, des mecs mal rasés qui boivent du Bourbon et soupirent leur clope au p'tit déj' en écoutant craquer un 78t de Robert Johnson). D'un autre coté, les métalleux et autres barbares avides de violentes déflagrations sonores se coulaient de l'acier en fusion dans les portugaises avec les 1er Metallica et Slayer. Le blues-rock de Jeff, c'était un truc de vieux resté tanqués à Led Zep.

Bon, venons-en à c'te galette argentée : le Live at Grossman's. Un rade qui se trouve à Toronto, c'est chez lui ! Et ça s'entend, il pète la forme, le gars Jeff. Au meilleur de sa forme, il balance de belles pépites fourrées à la dynamite. Mes infos ouaibesques indiquent un album de reprises. Ok, baby, let's go.

  • Ca commence par un instrumental échevelé, « I'm going home », aucun rapport avec Ten Years After, et c'est pas plus mal. Rythmique énervée, guitare inspirée, nul n'est besoin de brailler 150 fois « I'm going home » comme ce cher Alvin Lee.

  • Le « Killing floor » d'Howlin' Wolf doit plus à la version d'Hendrix et son sublime « Live at Radio One » que celle, très classique, d'Albert King ou la plombée Zeppelinienne. La patate, mes bons, la patate !

  • « As the tears go passing by », un standard repris par ...pfffou... bien plus que ça !, un standard, donc, pour calmer le jeu et montrer que le Blondin n'est pas un bourrin. Belle voix grave, chaude, et guitare pas trop exubérante.

  • « Ain't that just like a woman », du Louis Jordan, un bon shuffle qui donne envie de se lever, bouger son popotin, ou au moins battre du pied comme le lapin-batteur.

  • Ce qui pouvait passer pour un gag, une reprise d'un blues des Beatles (le seul à ma connaissance), est en fait une agréable surprise. Si, si. Le « Yer blues » du père Lennon est magnifié par sa grosse voix, bien plus convaincante que celle du Binoclard de blanc vêtu, et surtout, surtout, sa gratte pyromane, bien au delà des allumettes de ce premier communiant dévoyé de George Harrison.

  • « Who's been talking », ce n'est pas une chanson de Robert « You talkin' to me » De Niro, mais encore du Loup Hurleur. Healey y imprime sa marque, mais reste très respectueux de l'ambiance d'origine : beat envoûtant, harmonica hypnotique, ça y est, on est pris dedans.

  • « Crossroads »... L'exercice casse-gueule... Clapton et les autres « Cream-inels » de Ginger Baker et Jack Bruce se sont tellement bien approprié la chanson de Robert Johnson qu'il est difficile de passer derrière. Alors Healey et sa bande lui redonne une bonne dose de roots avec une batterie moins rock, et encore ce fichu harmonica qui prend aux tripes. Bravo, ça marche !

  • « Dust my broom ». Encore du Robert Johnson. Encore une chanson reprise par la Terre entière. Et l'ami Jeff reste dans une interprétation blues-rock très honnête, mais assez rapide. Plus pêchu qu'Elmore James, moins appliqué que Fleetwood Mac, moins hardos que Gary Moore.

  • On termine avec « All along the watchtower » avec le Pépère qui prend son temps pour exposer la chanson. On est proche de Dylan, mais avec de sublimes parties de guitares. Jeff fait des clins d'oeil à Hendrix sans prendre le risque de le copier dangereusement. On a même droit à Layla ! Sans blague, ...oh, le petit canaillou !!!

Un bon disque de blues-rock, assez sobre, loin des défauts du genre : guitares trop héroïques, voix trop aiguëes, rythmique trop lourdingues.

Il reste néanmoins beaucoup de solos de grattouilles, mais de bon aloi, comme aurait ce cher Maître Capello.

Alors, si la gratte électrique vous gonfle, je vous conseille la réédition de « L'Étrange Histoire du château hanté » de Chantal Goya, à défaut d'OGM, je garantis l'absence de Stratocaster et autres LesPaul de malheur.


à lire ici aussi : http://ultrarock.free.fr/ !!!

 

SOAD à Berçy : Des talents éclectiques pour une soirée électrique !!!

 

Les 4 Fantastiques !!!
Les 4 Fantastiques !!! 
 

« System of a down », c'est quoi t'est-ce ?


Du métal ? Ah bah, oui.

Du rock ? Aussi.

De l'expérimental ? Itou.

Du prog ? On en trouve.


Vous aimez les étiquettes ? OK, on va leur en coller une définitive.


C'est du rock-progressif-métal-alternatif-arménien.


C'est plus clair ? En cas de difficultés, aller directement à la fin de l'article et écouter les clips. Très didactique.


« System of a down », groupe de furieux finalement inclassables ne pouvait pas inviter Britney Spears en 1ère partie. Un gang de texan nerveux a assuré honnêtement l'apéro. « Mmbbb gnnn, argh, hiii... from Texas ». … Okay les gars vous êtes texans et vous articulez sommairement; à défaut de le dire, vous pouvez nous écrire votre nom ? Et en lettres capitales ? J'ai pas mes lunettes. Merci.

Heureusement qu'il y a Internet pour dire qu'il s'agissait de « ...And You Will Know Us by the Trail of Dead » rien que le nom, ça fait peur ! Mais OK, ils ont fait du bon boulot.


Tout d'suite la suite ! A savoir, 30 mn d'entracte pour monter pudiquement la scène derrière un chaste rideau blanc.


Les lumières s'éteignent, le public hurle, ça commence en ombres chinoises stroboscopiques. Vite, les bouchons dans mes vieilles esgourdes, si je veux éviter de faire du rock comme le mime Marceau.


Le rideau se lève et on découvre la scène sans prétention. Batterie au milieu, je réalise que la plupart du temps les batteurs sont des gens modérés, un peu des Bayrou mais en moins mou, médiateurs entre la gauche-prolétaire-laissée-pour-compte tenue par le bassiste et la droite-capitaliste-cannibale du guitariste qui fait chier le peuple avec ses putains de solos d'un quart d'heure. Sans parler du chanteur nombriliste qui trémousse son programme électoral devant les groupies con-cul-pissantes.


Donc, une scène sobre : la batterie sévèrement burnée au milieu. À sa droite, deux baffles Marshall pour le gratteux, et de l'autre coté, un autre baffle Marshall collé aux deux baffles plus imposants du bassiste.

Un petit clavier au fond, un autre devant.

Pas de frime.


Des lumières magnifiques tout au long du show. Un grand bravo aux éclairagistes qui nous en ont mis plein les mirettes.


Ambiance de folie, dès le début, j'ai eu en mémoire la catastrophe du stade de Furiani en 1992.

Sinistre comme pensée, non ? Et pourtant légitime compte-tenu du fait que TOUT le monde était debout et sautait dans les gradins comme dans la fosse. Je me demandais si Berçy allait tenir le coup, si Delanoë n'avait pas empoché du pognon pour sa caisse noire au lieu de le consacrer à l'entretien du POPB. 10 000 furieux qui s'agitent comme des cabris bourrés d'amphèt', aucune structure ne peut le supporter ! Alors, soit Bébert est honnête, soit le POPB est garanti à l'épreuve de tous les cataclysmes. C'est rassurant pour le prochain tremblement de terre, Paris sera un tas de ruines fumantes, sauf Berçy. Ouf !



Comme ils sont émancipés de toute pression promotionnelle, ils nous ont visiblement balancé un set jouissif de chansons piochées dans tout leur répertoire.

Joie communicative face à un public acquis d'avance, seuls de gros loupés auraient entamé l'enthousiasme des fans en panne de SOAD depuis trop longtemps : pas loin de 6 ans. Argh.

Étonnamment statiques, ils ont commencé en bonne forme. Mise en place impec', son parfait : une immense stéréo de tarés !!! Au fur et à mesure que le show avançait, Serj nous faisait du twist again à L.A. , Daron ressortait ses chorégraphies danses du ventre. Mais sans sacrifier à la qualité musicale : OUAIS !

Les deux chauves, Shavo (basse) et John (Batterie), sont efficaces et pas métronomiques pour autant : variés, subtils, surprenants.

Daron balance des plans de gratte introuvables ailleurs. Inutile de cherche les sempiternels phrasés blues que les p'tits blancs énervés nous ressassent depuis plus de 40 piges ou dans un autre genre tout aussi convenu, les pitreries néo-classiques des André Rieu du métal. Ajoutons à cette originalité guitareuse qu'il chante de mieux en mieux sans arriver à mettre en danger l'impérial Serj, chanteur alien, capable de passer de hurlements aigus au grunt qui tâche les chaussettes avec des vocalises lyriques au milieu.


Séance de rattrapage pour ceusses qui ne connaissent point :


Puissant, original, varié, toxique, car vous l'avez dans la tête toute la journée, cette chanson porte bien son nom :

http://www.youtube.com/watch?v=ZPqubbiv5eY


Une petite sucrerie ? :oD

http://www.youtube.com/user/systemofadownVEVO#p/u/4/5vBGOrI6yBk


Un truc vraiment gentil :

http://www.youtube.com/user/systemofadownVEVO#p/u/0/DnGdoEa1tPg


Envoutant !

http://www.youtube.com/user/systemofadownVEVO#p/u/2/LoheCz4t2xc


Disco ?

http://www.youtube.com/user/systemofadownVEVO#p/u/3/zUzd9KyIDrM


Lyrique :

http://www.youtube.com/user/systemofadownVEVO#p/u/1/ENBv2i88g6Y


Un débit de paroles prompt à rendre les rappeurs bègues de honte.

http://www.youtube.com/user/systemofadownVEVO#p/u/7/CSvFpBOe8eY


Un hymne !!!

http://www.youtube.com/user/systemofadownVEVO#p/u/8/L-iepu3EtyE




 

Et si on décompressait ?

 

Un Grand Bleu !!!
Un Grand Bleu !!! 
 

Histoire d'étoffer un brin une petite vanne sur le mur de FB, je développe le sujet : « Luc Besson est-il un con ? Si oui, pourquoi ? Sinon, est-il bon ? Alors pourquoi donc ? »


Bien sûr que non, il n'est pas con ! Comment voulez-vous qu'un con se retrouve avec une filmographie aussi riche de succès et à la tête d'une boite de production, Europa Corp, aussi importante ?


Alors pourquoi ajouter mon opprobre à l'édifice tintinnabulant du père Luc ?


Ben, pour faire mon intéressant, voyons !


Mister Besson a clairement assimilé les codes des films d'action amerloque pour nous ressortir à travers ses films ou ses productions des copies conformes à l'original du même niveau que les créations hamburgeristiques de Quick face à Mc Donald's.


Soit.


Des films d'action à la papa avec Henri Verneuil dans les 70's, on est passé à des machins largement plus pêchus.


OK.


Le pépère a un oeil acéré, tout comme ses crocs, la meilleure preuve étant « Atlantis », faux-film, faux-documentaire mais œuvre vraiment esthétique qui annonçait les films de Jacques Perrin ("Le peuple migrateur" et "Océans" par exemple)


Je soupçonne toutefois le bonhomme d'être un boulimique de pouvoir, et de manquer souvent de jugement.

Un réalisateur, c'est avant tout une personne qui a une vision d'une œuvre. Quelqu'un qui doit traduire en images et en mots ce qui est du 100% écrit. Ou alors, il transpose une BD.

On part souvent d'une histoire ou d'un scénario, et ensuite, hop ! On choisit les acteurs, on leur essplique l'histoire, on les dirige, on filme, on monte le film, etc...


Besson est à 99% le scénariste de ses films. Il n'a pas écrit que des daubes. Exemple : « Nikita » et « Leon ». Les personnages sont assez fins et complexes pour accrocher le spectateur.

Dans ces deux films il a aussi montré qu'il était capable de diriger ses acteurs. Grâce à lui, Anne Parillaud a eu certainement le rôle de sa vie. Et il a eu le flair d'engager Natalie Portman, extraordinaire de maturité, de fragilité dans « Leon ».


Il y a du bon en lui... Il y a du bon...


Mais qu'est-ce qu'il y a comme déchets aussi !!!


Venons-en au « Grand bleu », film mythique, culte (mot galvaudé et à la mode) de toute une génération. La même qui ratisse de Nounours à Casimir. Bref, des gens aux gouts très sûrs.

Déconnez pas, j'adore Nounours et la Maison de Toutou : http://www.dailymotion.com/video/x5lsah_la-maison-de-toutou_fun


Ce « Grand bleu » a eu un tel pouvoir fascinatatoire qu'il y a eu une recrudescence de noyades en tout genre. … Et je suis sérieux ! C'est arrivé. C'était peut-être une conséquence darwinienne...

De très belles images, certes, … mais alors l'histoire,...

Pourquoi avoir fait de Jacques Mayol un autiste pleureur ?

Le gars qui a l'ivresse des profondeur déjà sur le plancher des vaches ?

Il arrive à emballer Rosanna Arquette (nom de Zeus) et il préfère les morues qu'il croise à -50m ?

Et, Enzo Molinari un matuvu que même en Italie on n'en voudrait pas ?

Vous ne trouvez pas ça un peu gros ?


Quand on fait du cinéma, le financement est un horrible cauchemar, alors faire le procès des artistes qui font du 100% commercial est malhonnête.


Pour autant, est-on obligé de mélanger commercial avec connerie ?


 

C'est de l'art, ça ? Moi pas comprendre...

 

Belle affiche, certes...
Belle affiche, certes... 
 

« Aye caramba ! » comme dirait Bart Simpson.


Je viens de m'échapper à l'instant d'un truc très étrange. Le genre de machin que même Arte ne veut plus diffuser, sauf entre 3h et 4h du matin s'ils voulaient concurrencer TF1 avec leurs documentaires « chasse, pêche et nature ».


Le Spectacle Visuel Non Identifié s'appelle « Les nuits photographiques – Premier festival dédié au film photographique ». L'affiche est jolie, on imagine une représentation qui nous renvoie un peu à la lanterne magique. Quand l'art devient volontairement minimaliste, ça peut avoir du charme. Un antidote à la débauche d'effets spéciaux 3D en attendant l'aboutissement de l'odorama pressenti dans « Polyester » par ce cinglé de John Waters.



En préambule, en « before », disent les branchouilles, on a droit à un DJ qui mixe des bouts de séquences spécialement conçus pour les blaireaux comme moi qui ne savent pas compter plus loin que « 0, 1 » : du binaire pur jus qui devient vite lassant passé seulement 5 mn. La version musicale des « Temps modernes » de Chaplin, l'anéantissement du bulbe, l'aliénation du cervelet, l'annihilation de l'encéphale, la trépanation finale, couchons-nous et demain, la musique machinale coulera le genre humain (version destroy d'un célèbre chant qui fait pogotter Karl Marx dans son cerceuil).



Au bout d'un trèèèèèès long moment, après l'intro de rigueur par des personnes qui, de toute évidence, ne savent pas parler dans un micro, ce qui rend leur propos inaudibles, nous avons droit au premier film d'honneur.



Qui dit « film d'honneur » dit forcément, œuvre d'un maitre en la matière. Non ?



On a droit à des photos de mecs à poils dans la neige. Des randonneurs semblent-ils. La voix-off nous explique le bonheur de faire de la randonnée pieds nus. Mais pas de précision sur le reste. Décalage complet entre les zigotos à loilpé et le commentaire qui n'évoque QUE les pieds nus. Comme c'est bizarre ! Est-ce que les photos sont belles au moins ? Même pas, c'est de la fesse triste, du bedon Kronenbourg, des bras squelettiques, de la stouquette éteinte, des burnes planquées. Si au moins c'étaient des Chippendales, les frangines et les potes un brin joyeux seraient comblés.

Même pas. L'anti-pub du nudisme.



N'ensuite, une succession de portraits d'asiatiques que je devine chinois(es), car il est question de leurs peurs. Vu le régime hautement démocratique chez nos amis chinois, ce film fatalement humaniste et rebelle doit parler des trouilles vertes chez les chinois rebelles et humanistes.

Malheureusement, n'ayant pas fait mandarin en 1ère langue ni en 2ème, j'ai du mal à comprendre, d'autant plus que les sous-titres sont lisibles sur la moitié de l'écran et illisibles sur le reste, et ce aléatoirement, ce serait pas assez drôle, mes Drôles !

Répétitif, lassant, ennuyeux. Pléonasme ? Tout à fait !



La dernière tentative portait sur le thème récurrent du narrateur-qui-est.

Comprendo ? … Facile, pourtant le concept : chaque photo donnait lieu à un texte qui commençait par « Je suis... ». Ben, moi, je suis sûr que Julien Lepers doit être derrière cette fourberie.

Pourtant, une phrase du style « Je suis le soleil qui verdoit et qui poudroie » avec une photo de station-service la nuit, ça m'échappe...

Si, en plus, on sous-mixe cette voix surréaliste avec une musique faussement classique agrémentée de basse synthétique en fréquence ultra-grave qui poussent les limites de la sono dans la bouillie pour bébé, on perçoit 2-3 mots dans un magma infâme digne des pires boites de nuit du Ploukistan.



Pour finir, le « happening », il doit s'agir de ça, se passant en plein air, nous avions le paradoxe d'être enfumés, car entourés de fumeurs compulsifs, et victimes de vents tournants qui faisaient que l'on avait toujours cette putain de fumée dans la gueule.

Que croyez-vous qu'il arriva ? On se barra, point barre.



Un peu de catch à la télé pour revenir dans le monde médiocre des vivants. Manquait plus que la bière et les chips pour accorder nos cerveaux assurément sous-dimensionnés à la Culture avec un grand « C ».



« C » comme Connerie ? Couillonade ?

 

La rose pourpre du Caire : une bien jolie rose !!!

 

Une invitation au rêve pour mieux se libérer.
Une invitation au rêve pour mieux se libérer. 

 

Les plus assidus d'entre vous connaissent une de mes phrases favorites : « Le cinéma américain est niais car il montre la vie telle qu'elle devrait être. Le cinéma français est ennuyeux car il montre la vie telle qu'elle est. »

Il y a un film qui montre les deux. Il est fait par le plus européen des auteurs américains.

You got it ?

...


Woody Allen ! Petit par la taille et le poids, grand par son imagination, souvent génial, rarement moyen.


Sa « Rose pourpre du Caire » est un hommage fantastico-poétique au 7ème art en général, à son Age d'Or aussi, aux femmes courageuses, aux hommes bons et loyaux.


La triste vie de Cecilia, incarnée par Mia Farrow splendide de gentillesse, est gâchée par un mari feignant, buveur, menteur, violent. C'est d'ailleurs étonnant comme ces « qualités » vont souvent ensemble... Le genre de type que l'on collerait avec plaisir dans une prison gardée par des féministes louves-garou dopées aux amphétamines radio-actives.

Comme si cela ne suffisait pas, elle se crève au boulot pour un patron capitaliste qui mériterait à lui seul la Révolution d'Octobre.

Le passion cinéma est le jardin secret qui la sauve de cette grisaille ambiante sur fond de crise des années 30.


Les salles obscures lui apportent la lumière qui lui manque tout le reste du temps. Les nuances de noir & blanc lui repeignent sa misérable existence aux couleurs du rêve hollywoodien.


Un film retient encore plus son attention que tous les autres, c'est « La rose pourpre du Caire ». Il retourne le voir encore et encore.

Tout bascule lorsque Baxter, le héros du film, sort de l'écran et l'enlève. Comme c'est romantiiiiiiique !!!


A partir de là, l'ami Woody s'amuse avec beaucoup de tendresse de tous les clichés des films de cette époque.

Le héros est parfait, du 100 % clair. Courageux, loyal, bon, etc... les filles, complétez la liste avec tout ce que vous voulez, je dis bien « TOUT ». Allez-y, lâchez-vous, faites-vous plaisir, c'est la tournée de Woody, il régale de faux champagne – vraie limonade, sans gueule de bois.


Comme Mr Allen est un petit canaillou, il pousse la logique de cet événement incroyable jusqu'au bout. Le héros n'étant plus dans le film, ça fout toute l'histoire en l'air, et les protagonistes ne savent plus quoi faire. Mais ça ne suffit pas, cette révolte se répand dans tout le pays, heureusement les exploitants (qui a dit « exploiteurs »?) des salles ont eu le réflexe salvateur en coupant la projection avant que leur Baxter ne descende de leur écran.


Un moment délicieux : la confrontation entre le héros de cinéma, bon comme le pain, et l'acteur qui lui a donné vie, roublard comme le vin. Les deux faces d'une même pièce, en somme.


Des instants hilarants :. En vrai bon héros soumis au code de moralité en vigueur, Baxter ne sait rien, mais alors rien de la « vraie vie ». Il est étonné de voir des femmes enceintes dans la rue. Cecilia lui explique, et il n'en revient pas, le pôvre ! Et pour finir, sa visite impromptue dans une maison close. Le raccourci est tellement rapide, pauvre petit chou...


Le père Allen aurait pu nous concocter une fin pur nunuche, il évite le piège en rendant Cecilia libre de son ### de mari et de son boulot aliénant.


Le cinéma et ses rêves lui ont donné la force de se libérer. Jolie fin.


Ce film est une parfaite leçon de « clair-obscur ».


L'obscur : sa vie, son mari, son boulot, les gens.

Le clair : elle-même, le cinéma, les personnages.


La subtilité du scénario vient justement des oppositions manichéennes des séries B. En partant de ces histoires remplies de personnages très marqués, il s'en moque gentiment, les reprend à son compte pour leur donner forme dans une réalité sans espoir.

Cecilia est 100% claire.

Son mari est 100% obscur.


That's all, folks !

;o)


 

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