Encyclopédie du savoir inutile et dispensable.
Souvenirs monochromes
Cette bonne vieille Tour Eiffel ! |
Est-ce que vos plus lointains souvenirs sont en couleur ou en noir et blanc ? Les miens sont en noir et blanc, comme une photo de Robert Doisneau ou un portrait du studio Harcourt. A l’image de la télévision des années 70, la couleur est arrivée après. Quelle importance la couleur des souvenirs ? Aucune, apparemment. On associe bien la couleur sépia aux images du début du siècle dernier. Était-ce voulu ? Est-ce le vieillissement des clichés ? Insignifiante question, s’il s’agissait seulement d’esthétique ou de technique, on oublierait l’essentiel : les sentiments éprouvés à la vue des ces quasi-peintures. Alors laissez-moi je vous prie ma monochromie mémorielle, j’y tiens, tout comme les fans des Beatles recherchent ardemment les versions monophoniques de leur vinyles en pressage 180 grammes. Peu importent les craquements qui finissent par apparaître. Peu importent aussi les couleurs, ce qui compte, c’est le bien-être que l’on éprouve à feuilleter son album intérieur de photos.
Ces nuances de gris, de blanc et de noir sont vraiment ancrées dans ces années 60, les bribes de ma fugace et imprécise moitié de décennie. Je n’ai pas choisi de repeindre les murs de mon cerveau comme les films de René Clair ou Marcel Carné plutôt que le Technicolor éclatant de « Autant en emporte le vent ». C’est comme ça, je n’y peux rien et ça me va bien.
La couleur étant choisie, ou, en fait, son absence. Parlons du contenu. Des images presque fixes, entre des cartes postales et les photos animées d’Harry Potter.
Une chambre d’hôtel, près de la tour Eiffel, mon lit à côté de celui de mes parents, la couverture en laine, sombre et chaude à la fois contraste avec les draps blancs frais. Le poste de télévision avec mes émissions préférées de l’époque. Point de Nounours avec le Marchand de Sable, Pimprenelle et Nicolas. Non, une image figée du Petit Lion sur un décor flou, Bérénice ? Le Grand Yaka ? Moska, Melchior ? Dans l’ombre… Seul le Petit Lion et sa voix avec un peu de crinière sur la langue. J’étais dans un grand hôtel parisien, et je ne me souviens que de mon lit et d’une émission télévisée pour enfants. Tout le reste passe à côté, le luxe, l’aisance, le confort précieux. La vision d’une émission pour enfant avec une simple marionnette sans effets spéciaux numériques sur un petit écran antiquement cathodique l’emporte sur le service 4 étoiles d’un établissement renommé. Les mômes sont vraiment ingrats, vous ne trouvez pas ?
Visite à la tour Eiffel, déjeuner ou dîner, aucune idée, au restaurant du 1er étage. Était-ce déjà le Jules Vernes ? Il ne faut pas demander à un petit garçon de 3 ans de savoir qui était Jules Vernes, voyons !
Aucun souvenir du menu. Face à mes parents carnassiers comme des lions, je me serais longtemps contenté de repas faits de soles meunières et d’éclairs au chocolat.
« -Ne joue pas avec le poivrier ! » me met-on gentiment en garde. Peine perdue, c’est tellement étrange cet objet, comment y résister ? Comment est-ce que ça marche ? Hé bien… ça jette du poivre dans les yeux des petits têtus. Résumé du passage dans un grand restaurant : du poivre dans les yeux. Les enfants sont décidément superficiels.
Le plus amusant, c’est que la Tour Eiffel est absente de mon livre d’images. Le monument-symbole de Paris, voire de la France, qui attire des millions de visiteurs chaque année est complètement effacé de ma tête. Après tout, ce n’est qu’un gros Meccano. Un gosse en fait autant dans sa chambre.
Les Champs-Elysées, plus belle avenue du monde après la Canebière, surtout celle des années 60. Mais quand même, pas mal cette longue trachée de pavés. Je ne sais si nous y sommes allés avant ou après ceux qui espéraient y trouver la plage en dessous. Je pense que c’est après mai 68. D’abord, mes parents ne seraient pas allés faire du tourisme en plein chaos, ensuite, les images des manifestations me seraient restées.
Là encore, une image réductrice : un Père Noël dans un grand magasin de jouet, une voiture à pédales, et moi avec un manteau style Sherlock Holmes que je détestais, mais que mes parents adoraient comme tous les vêtements qu’ils m’ont fait porté jusqu’à 12 ans… Terriblement sérieux, comme souvent d’ailleurs dans des situations similaires, comme sur les manèges par exemple. Mais la conduite d’une voiture n’est pas chose désinvolte, cela requiert attention et concentration.
La seule séquence animée est le métro qui entre dans la station : le bruit, l’odeur des pneumatiques qui freinent. Odeur que l’on pourrait trouver désagréable mais qui m’a donné un éclair de nostalgie bienheureuse quand j’ai pris le métro à mon arrivée à Paris en 1987. Le métro, c’était magique ! Un train sous la terre ! On n’en avait pas à Marseille. Juste des bus qui empestaient le gazole et des trolleybus silencieux et propres, certes, mais aux perches capricieusement caractérielles : elles se décrochaient tout le temps. Le métro, rien de tel, il arrivait dans un glissement de tapis volant avec cette fameuse odeur si particulière. Les portes s’ouvraient avec le synchronisme d’un défilé du 14 juillet. On entrait, on repartait, on en sortait, et on était à l’autre bout de Paris en quelques minutes. Même la voiture de Papa n’aurait pas fait mieux. C’est dire.
Voila ce qu’il me reste de ma première visite parisienne. C’est peu, mais c’est doux comme du coton dans une boîte à secrets où l’on range ses biens les plus précieux : santons ou sujets en porcelaine de la Couronne des Rois à la mode marseillaise. On va chercher la vieille boite, on y fait très attention, c’est fragile, on se demande comment le carton jauni tient encore. On l’ouvre avec précaution dans une lente dévotion à la mémoire de ces beaux moments. Point de regrets, non, une douce sérénité qui fait sourire discrètement et qui réchauffe le cœur.
La voiture de mon père était aussi en noire et blanc, mais là, ça doit être normal. Entre le blanc cassé et le gris clair. Non, ce n’était pas la poussière, c’était sa couleur naturelle, et les nervis du quartier où mon père travaillaient auraient passé en vain la journée à tenter d’écrire des taquineries sur la poussière de la carrosserie. D’ailleurs les couleurs criardes n’étaient pas à la mode à cette époque, même si on avait évolué depuis l’époque des Ford T où l’on pouvait avoir sa voiture en n’importe quelle teinte pourvue qu’elle soit noire.
Je ne me souviens plus comment on allait chercher mon père à son travail, certainement le bus. L’important, c’était le retour, car j’avais droit quasiment chaque semaine à une voiture miniature. Il parait que je pouvais omettre de dire « bonjour » et demandais illico « et ma petite voiture ? » Sale gosse, va !
On redescendait donc de ce coin encore paisible du 13ème arrondissement de Marseille pour rejoindre la maison familiale. Une maison de ville. Un petit escalier de quelques marches pour arriver sur la petite cour semée de gravier de part et d’autre du chemin, et avec deux arbres de chaque côté en guise de gardien des lieux.
Deux appartements indépendants : au rez-de-chaussée, mes grands-parents paternels, à l’étage, nous trois.
Un petit salon-salle à manger, la cuisine à côté. La chambre pas loin, faute de pièce supplémentaire ou de mémoire déficiente, je dormais dans un petit lit pas loin de mes parents.
Tous les soirs, dîner en bas avec mes grands-parents. Je crois avoir découvert et apprécié à cette époque deux fromages radicalement opposés : la «Vache-qui-rit» et le Roquefort. Etonnant, n’est-ce pas ?
Télévision en noir & blanc, évidemment. Nouvelles sportives des clubs de football : l’Olympique de Marseille, bien sûr. Mais ce qui m’étonnait le plus, c’était le nombre absolument incroyable de clubs parisiens : le Paris Football Club, le Red Star, le Racing de Paris. Nous on n’avait qu’une équipe, mais ce n’était pas n’importe laquelle. Enfin, c’est ce que disaient mon père et mon grand-père. De toute façon, c’était trop compliqué pour moi, trop de joueurs couraient après la balle et dans tous les sens. La seule chose importante : l’O.M. !
La couleur est apparue sous la forme d’un canapé. Celui de mes parents. J’hésite entre le vert clair et le jaune safran. Il est probable que le traitement d’entretien à base de yaourt nature que j’ai fait subir au meuble ait fait évoluer sa teinte… Ca partait d’un sentiment aussi bon que maladroit. Ma mère entretenait le canapé avec une mousse blanche… blanche comme du yaourt. Je voulais l’aider, voila tout.
Le jardin derrière la maison est en couleurs, fleurs, parterres, murs. Mais là, je triche, les quelques photos qu’ils nous restent faussent joliment ma mémoire.
La lumière, le soleil, le ciel bleu, les nuages blancs et cotonneux, le calme, loin du bruit de la ville, ma mère, jamais très loin, ça c’est vraiment en moi.
"L'appel du joueur de cornemuse" (dernier single de David Gilmour) - The piper's call
Le Beau David à la Grande Epoque |
Tiens, l’animal sort de sa tanière… Comme c’est étrange. Et pourquoi donc, misère de mirmidon ?
En voici l’explication qui ne tient qu’à un cheveu de chauve militant depuis ses trente ans :
“la sur-réaction de louages à l’annonce de la sortie du nouvel album de David Gilmour”.
Vala, c’est dit.
Je vois d’ici, les laudateurs s’étrangler d’apoplexie après s’être égosillé à l’appel au blasphème guitaristique.
Comment ? Un obscur ose s’attaquer au “GOAT” ??? Clouez le au pilori de la Honte Publique Planétaire avec des vieilles Flying V rouillées, car il a dû oublier de faire son rappel de tétanos, et qu’une mort lente s’ensuive, amen !
Bon, calmez-vous, respirez, ça va bien s’passer comme disait non pas un sinistre intériorisé mais un coach à nom de Jedi, ça va bien s’ passer.
Si, si.
J’vous promet.
Sachez d’abord, amis Inquisiteurs et Gardiens du Bon Goût Musical que je suis fan du Beau David depuis… pfffooou… certainement bien plus longtemps que vous. J’ai découvert “Dark side of the moon” en 1978 (que faisiez-vous à cette époque ? Vous n’étiez qu’un ovule dans les ovaires de votre mère, et même pas encore dans les gonades de votre père). Et avec Carlos Santana, c’est certainement ces deux vieilles légendes des 70’s qui m’ont donné envie de faire de la guitare électrique plutôt que du flûtiau.
J’ai usé mes vinyls floydiens sur la chaîne Hi-Fi de mes parents, oui, ce truc de vieux ### complètement démodé et apprécié des “boomers” et autres “génération X” pour écouter la musique dans les meilleures conditions et par là-même rendre hommage au travail minutieux des ingénieurs du son, du producteur, des musiciens qui se trituraient les neurones pour que le disque soit une merveille sonore. Tout ceci étant devenu bien sûr obsolète et malheureusement inatteignable sur des téléphones hors de prix, certes, mais dotés de convertisseurs numérique-analogique dégueulasses et d'écouteurs à la bande passante gonflée aux hormones flatteuses du gros son bourré de basse pour se gaver de arhènebi et de hipope.
En ces Temps Pré-Internet, donc de l’Antiquité Numérique, “Dark side of the moon” était l’Etalon sonore des démonstrateurs de ces chaînes Hi-Fi. Le disque avait été enregistré en quadriphonie, et il y avait eu des tentatives de chaînes quadriphoniques, bien avant les home-cinema apparu au XXI-ème siècle.
Quand Pink Floyd sortait un disque, on s’attendait à une “expérience”, comme on dit maintenant, hors du commun.
Alors, je prenais déjà un pied modèle Dingo (et il a de grands pied Dingo) à écouter des albums.
Ensuite quand je me suis décidé à gratouiller et que j’avais assez de technique pour refaire telle ou telle partie de mon Panthéon guitaristique, j’ai usé moults K7 en “lecture-arrêt-retour rapide-lecture-arrêt-etc…” pour repiquer les parties de guitare.
Et celles de Gilmour ont jalonné mon parcours depuis 1980.
Oui, j’adore cet homme.
Vraiment.
Mon admiration n’est pas inconditionnelle pour autant. Je suis sincèrement heureux de le voir toujours actif et en pleine forme à son âge. Il n’empêche que les Temps Glorieux sont révolus.
Et depuis longtemps.
Pink floyd est la parfaite illustration de l’alchimie magique que donne la cohésion d’un groupe de personnalités plus ou moins fortes et surtout complémentaires.
N’en déplaise à Roger Waters qui essaie de nous faire croire depuis 40 ans que Pink Floyd, c’est lui, c’est totalement faux et mégalo de sa part. La preuve en est l’indigence de ses albums solos, ennuyeux comme un discours de Notre Suprême et Merveilleux Leader.
“The final cut” avait quelques bonnes chansons, certes, mais on percevait les fonds de tiroirs de “The wall”. La prise de contrôle autoritaire de Roger le Dictateur a été le chant du cygne du groupe.
“Momentary lapse of reason, le retour en 1987 avec les trois autres membres a donné un album assez fade, heureusement sauvé par une tournée mondiale ahurissante qui a initié les concerts à très grand spectacle.
“The division bell” de 1994, bien que merveille sonore et en ce sens dans la parfaite continuité artistique du groupe, a à peine rehaussé le niveau du précédent.
La meilleure preuve réside dans les albums live: “Delicate sound of thunder” et “Pulse”, relatant les périples suite aux sorties de ces deux derniers albums studios qui faisait la part belle aux plus anciennes chansons du groupe.
Et depuis, il y a eu les albums solos de David Gilmour.
Pas vraiment excitants. Plutôt insipides.
Hé oui, amis fans inconditionnels, osez me dire que “Rattle that lock” tient la comparaison avec “Animals”, ou que “On an island” est aussi bon que “Wish you were here”.
Ce sont des albums très bien faits, très bien joués par des professionnels extraordinaires, mais la base, le matériel le plus important : les chansons… ça manque d'assaisonnement. On ne retient pas de mélodie imparable. Pas plus qu’un solo mémorable comme celui de “Time”, “Mother”, “Another brick in the wall”.
Ainsi, les commentaires superlatifs au possible comme “Le GOAT est de retour” me gonflent à un niveau asymptotique vers l’infini (et au-delà).
D’abord, ce terme de “GOAT” est ridicule. La musique n’est pas une compétition sportive que l’on peut quantifier aussi facilement qu’avec un chronomètre.
La liste de grands guitaristes est longue, mais looooooongue… Et quand des magazines comme “Rolling Stone” se risquent à faire des classements à la noix comme “Les 100 meilleurs guitaristes de tous les temps”, cela déclenche systématiquement, et à raison, des réactions de fans de guitaristes oubliés dans ces listes arbitraires.
David Gilmour est incontestablement une figure majeure de la guitare électrique, sans lui, des pans entiers de musique n'existeraient pas. Il n’est pas pour autant le “Plus Grand de Tous Les Temps”.
Je reviens à la notion de cohésion d’un groupe.
Ce qui a fait que Pink Floyd était aussi bon, c’était Waters, Gilmour, Wright et Mason ensembles.
Waters a eu beau se payer Clapton pour son “Pros and cons of hitch-hiking”, l’effet rendu était celui d’un invité de luxe imitant l’ancien comparse du ténébreux Roger, et ce n’était pas convaincant.
Il a remis ça sur “Amused to death” en invitant Jeff Beck, un gars plutôt compétent, n’est-ce pas ? Re-belote; la recette n’a pas fonctionné.
Gilmour est indispensable dans la recette floydienne.
Guy Pratt est un bassiste bien plus compétent que Waters. Sauf que Waters, dans le Floyd, a été à l’origine de si belles chansons. Et ces chansons étaient ensuite revues, améliorées par les trois autres.
Roro le ronchon est lui aussi indispensable dans la recette floydienne.
Il serait temps de rendre un hommage mérité aux éternels oubliés que sont Rick Wright et Nick Mason.
Commençons par Rick. Enlevez l’orgue des débuts, le piano de “Dark Side”, les synthés de “Wish you were here”, son absence sur "Final Cut" et la baisse de qualité ressentie montre bien l’importance de ce discret personnage. En plus, sa voix complétait à merveille ses comparses David et Roger. Notons en passant que son album solo “Wet dream” est bien meilleur que ceux de ses acolytes sous les lumières…
Enfin, Nick Mason. Ses grooves élégants. “Money”, son rythme à 7/4, c’est lui qui le fait vivre, et plein d’autres chansons. Sans oublier ses idées d’expérimentations sonores. Sans lui, on perd la petite folie du groupe, car il était souvent à l'origine des bidouillages du son et des effets spéciaux.
Allez... sortez donc les couteaux...
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Star wars en dessin animé
Les héros d'une série inégalée ! |
"The Clone Wars"
Toute la série se passe entre l’épisode II « L’attaque des clones », et l’épisode III « La revanche des Sith ». On y découvre Anakin Skywalker en chevalier et maître Jedi de la jeune padawan Ahsoka Tano. Obi-Wan Kenobi est toujours le mentor d’Anakin.
A priori, une série de dessins animés est destinée à un public très jeune. Ici, ce n’est pas le cas. Certes, les minots peuvent s’y retrouver, mais leurs parents biberonnés à La Force depuis leur enfance apprécieront aussi.
Et c’est là, …. La Force () de cette série, les histoires ne sont pas du tout naïves, les personnages sont fouillés. Bref, tout le monde peut y trouver son compte.
J’ai pour ma part vraiment aimé la manière dont Obi-Wan est réhabilité. Ah…, je sais, ce terme va en faire hurler plus d’un, mais dans les épisodes II et III, je trouvais qu’il était le « toutou » d’Anakin, le « buddy », le faire-valoir, bref, totalement en retrait de son jeune et si doué élève.
Alors, d’accord Hector, Ani, c’est l’élu, mais le pas encore vieux et toujours jeune Ben Kenobi a coupé en deux Darth Maul et réduit Grievous en tas de feraille, donc ce n’est pas un manche, ni une truffe, ni une lopette, il assure.
Dans la série, Obi-Wan montre toute sa sagesse, son intelligence et ses aptitudes au combat, il ne passe pas son temps à être sauvé par son élève. Ici, il révèle et mérite pleinement son titre de « Maître ». C'est un grand diplomate et un fin stratège. Et en tant que Jedi, il est avec Yoda le plus à même de respecter l'éthique de l'Ordre.
Bref, c'est un sage qui sait latter quand il le faut les adversaires rétifs à la négociation.
S’il n’y avait que ça, Anakin, lui aussi est réhabilité. Je persiste et signe dans l’usage du mot.
Dans « La menace fantôme », c’était un gamin énervant, et sa condition d’esclave n’explique pas que le jeune acteur soit aussi nul. En fait, c’est la faute de l’acteur… pas celle de l’esclave, il n’y est pour rien, le pauvre, ne l’accablez pas, il souffre déjà bien assez ! Il est vrai qu'il y a peu d'enfant-acteur du niveau de Freddie Highmore...
Dans « L’attaque des clones », c’est un puceau boutonneux aussi crisant que mémé Jacquie dans les réunions de famille. On aurait envie de repousser la date possible d’IVG à 25 ans histoire de dégommer l’ado rebelle de mes deuzes, élu ou pas, on s’en tape, dégage gamin, ferme là avant que je t’arrache la langue !
Ce n’est que dans « La revanche des Sith » qu’il prend un peu plus d’épaisseur, enfin, à peine. Il se fait sacrément manipuler par papy Palpatine, et lui, l’Âne, le Frère Âne, il ne voit rien venir dans l’herbe de Naboo, mis à part sa meuf bien plus âgée (ça ne vous rappelle rien ?...) qu’il lutine dans les prés (colchique, colchique).
Alors que dans la série, on voit une accumulation d’évènements qui vont lui faire disjoncter le cerveau.
Entre les approximations de la morale faites par les Jedi, la guerre de plus en plus violente, les pertes d’amis, les mises à l’écart qu’il subit, avec le manque de confiance qui en découle, on le comprend. Oui, on le comprend !
Certes, il a un passé des plus lourds : les films l’ont montré, mais finalement, c’est la somme d’épreuves dans un climat moralement douteux qui l’amène à basculer.
Je reprends une formule d’un ami très cher tout autant qu'expert mondialement reconnu en Star Wars (il se reconnaîtra) :
Là, le père Lucas a cassé sérieusement le mythe avec cette histoire de midichloriens, mais bon, il avait déjà cassé pas mal de choses en 1999, s'il n'y avait eu que ça…
La série ayant été faite après les films, on ne peut pas reprocher à Lucas ne de pas avoir intégré le personnage extraordinaire d’Ahsoka dans l’épisode III. Et d’ailleurs, il en a fait un des éléments clés de la chute d’Anakin… (je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler davantage…).
La jeune apprentie un peu énervante au début est en fait, un miroir d’Anakin plus jeune. Très vite, elle gagne en maturité. Tout en gardant une jeunesse et la fougue qui va avec, son caractère évolue pour en faire peut-être le personnage le plus attachant. Elle est courageuse, intrépide, oh oui, mais aussi généreuse, loyale, fidèle et fondamentalement bonne.
Elle est ... comme son maître.
Hé oui, avant d’être l’un des Méchants les plus horribles du cinéma, Anakin Skywalker était vraiment un type bien.
Le tandem Ahsoka-Anakin fonctionne à la perfection. Une très belle relation grand frère - petite soeur.
C’est l’une des réussites de cette série : rendre Anakin non seulement franchement sympathique mais surtout carrément admirable.
Avec tout ce cheminement d'épreuves évoqué plus haut on se demande moins comment Vador est apparu.
La ruse du Palpatoche n’est pas la seule coupable.
Ce qui était déjà montré dans l’épisode III avec les tentations de coup d’état de Mace Windu est confirmé : l’Ordre Jedi a perdu son âme, il s’est corrompu de l’intérieur ou par l’influence de la guerre. De référence moral, il n'en a que le vernis, c’est le Camps du Bien parce que… ben, c’est le Bien ! Ils ne franchissent pas complètement la ligne blanche, certes, ils la mordent pourtant à pleine dents. Dans ce contexte perverti, les leçons de bonne conduite envers le jeune chevalier Skywalker prennent un goût de « fais ce qu’on te dit, pas ce qu’on fait » : l'hypocrisie absolue.
Des Jedi, il ne reste finalement que Yoda et Obi-Wan qui arrivent à garder un peu mieux la tête froide au milieu de ce naufrage. Comme je les aime malgré tout beaucoup, je n’en suis que plus satisfait.
Du Côté Obscur, Dooku, Palpatine, Maul et quelques autres sont aussi très intéressants, car très habiles. On n’est pas dans du « méchant » bas de gamme à la James Bond. L’histoire ne peut que gagner en intérêt si on a un ennemi intelligent.
Enfin, parlons de ceux qui ont été jusque-là relégué au rang de chair à canon prennent du galon : les clones.
Car, à plusieurs reprises, on est dans le quotidien des clones, et leur destin de troupes « consommables » et pourtant très humaines ajoute à la dimension tragique de ce conflit.
Alors, « The Clone Wars », c’est pour les gosses ? Vous voyez bien que non.
La fin de la série, annoncée comme bâclée, se termine finalement assez bien avec la fin de la saison 5.
Voulant avoir une dose supplémentaire, j’ai commandé la saison 6 « The lost missions », et finalement, ça n’apporte rien, mis à part un arc narratif (comprenez plusieurs épisodes) qui explique comment Yoda va apprendre à devenir un fantôme après sa mort.
Aux dernières nouvelles, une saison 7 verrait le jour en 2019. A suivre…
Venons-en à la série la plus récente. Elle vient juste de se terminer après 4 saisons.
Là, il est clair que l’Oncle Picsou, désormais aux commandes, a voulu cibler les gamins, les minots, les mômes et laisser de côté ceusses qui ont plus de 10 ans…
On se situe après l’épisode III et vraiment pas longtemps avant l’épisode IV. Ce sont les débuts de la Rébellion.
Et on retrouve tous les défauts de l’ancienne trilogie amplifiés d’une manière qui en devient ridicule :
- Les stormtroopers sont à la ramasse et font des concours de maladresse, nullité, stupidité, etc…
- Et on ne peut pas leur reprocher, car leur chefs sont tout aussi nuls…
- Les rebelles arrivent à mettre en échec une armée monstrueusement puissante avec des bouts de ficelles rouillées et d’élastiques mâchouillés
Ce qui sauve la série de l’échec total, c’est :
- Le retour d’Ahsoka et de 3 clones vieillissant dans quelques épisodes
- Des apparitions de Vador
- Le Grand-Amiral Thrawn : enfin de l’intelligence dans un monde de crétins décérébrés…
- Quelques épisodes complètement azimutés qui vont chercher du côté de l’irrationnel mystique surréaliste (pléonasme, je sais).
- Les destins héroïques des Jedi.
A la fin, on a une poignée d’épisodes qui fonctionnent, mais dans l’ensemble, ça ne décolle pas. On reste au 1er degré, c’est une série enfantine, tout le contraire de « The Clone Wars » avec ses multiples degrés de lecture.
C'est d'autant plus dommage quand on voit comment ils ont su traiter le personnage de Thrawn...
Et il parait que Disney a arrêté « The Clone Wars » pour la remplacer par ça… Oh misère !!!...
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Tarantino est un cuistre !
C'est un peu l'impression qu'il me donne... souvent... |
…mais pas comme Achille Talon, dommage…
« Connaissance encyclopédique du cinéma ».
Mouais… des séries B ou Z, oui. Mais je ne lui en voudrais pas sur ce point, car en bon fan assumé de vilains nanards, ce serait l’Hôpital qui se moque de la Charité, et comme la mienne est bien ordonnée, car déclarée chaque année aux impôts, point de travers hypocrite. Il aime les sombres bouses, pas de quoi choper le blues du bloggeur du grouïïïïk-ende.
Simplement, le fait de truffer ses films de références à des trucs qui ont du faire une audience digne d’un documentaire d’Arte passé à 3h30 du matin (vous savez, la mire germanique qui ne fait rire qu’Angela Merkel) n’est pas un exploit de haut vol, lui qui se déclare pourtant « voleur » ; c’est de l’emprunt vain et non avenu.
« Il soigne ses bandes originales. »
Est-ce un exploit d’aller chercher des trucs improbablement ringardos pour illustrer du découpage de figurant à la tronçonneuse rouillée ou du dézinguage de cascadeur à la mitrailleuse Gatlin ? Je reste dubitatif… Ca finit surtout par ressembler à un mix de fin de soirée par un DJ bourré à l’alcool de bois.
« La violence est stylisée, atténuée par l’humour. »
Mais voyons, mes p’tits chatons (pléonasme tarantinesque), la violence est au cinéma est ce que le ketchup est à la sous-cuisine moderne : un recours systématique devenu sans saveur (dans le meilleur des cas) ou écœurant (à partir de la 3ème ville tchernobylisée). Quarante ans en arrière, aux U.S., Sam Peckinpah avait déjà bâti sa carrière sur le ralenti sanglant. En France, Claude Lellouche faisait dans le « chabadabada ». Entre les deux, mon cœur balance (pas), et pour finir, je vote « blanc ».
« Il porte une attention particulière aux dialogues. »
Il s’écoute écrire, oui ! Quand on s’appelle Prévert et qu’on fait les dialogues des « Enfants du Paradis », j’opine « banco », « jockey » , mieux : « banzaï ! » comme disent les Sioux (dans les films de cape et d’épée). (*)
Bon, assez bavé, je prends un exemple réussi : « Pulp Fiction ».
Trois histoires apparemment distinctes avec des personnages distincts, une narration en forme de mélange de cartes, mais à la fin, une réussite, car les liens apparaissent et le tout devient cohérent.
Une narration strictement linéaire aurait été ennuyeuse. L’approche décousue en apparence excite l’imagination du spectateur. Bravo.
Il y a des dialogues longuets, mais pleins d’humour.
Le sermon meurtrier de Jules (Ezéchiel 17 :25 à la sauce Tabasco) est hilarant !
L’analyse lexicale comparée des hamburgers aux USA par rapport à la France : poilant !
L’argumentation du massage de pied comme limite de bienséance face à une dame : écroulant !
Les bienfaits et inconvénients de la viande de porc : marrant !
Donc, Pulp Fiction, vous l’avez compris, j’achète. D’ailleurs, j’ai le DVD, et il n’est pas piraté. Oh yeah !
Prenons un ratage d’un projet qui aurait pu être fichtrement réussi : Kill Bill.
Il parait qu’à l’origine, ce brave Quentin voulait en faire un film. Mais comme c’était trop long, il en a fait deux.
On ne lui a pas appris à faire un montage ?
L’histoire tient sur un ticket de métro. Point de narration virtuose, c’est du brut de pomme, du Champomy les amis !
« Lors de la répétition d’un mariage, des inconnus surgissent et massacrent tout le monde. La mariée, déjà enceinte, survit mais reste 4 ans dans le coma. Quand elle se réveille, elle décide de se venger. On découvre alors qu’elle est une tueuse aguerrie en lutte avec une organisation impitoyable »
Bon, on a de quoi faire un bon film d’action avec pleins de boites à baffes à chaque coin de pièce.
Oui, y aurait pu.
S’il avait coupé les looooooooooongs retours-arrières tout à fait dispensables (L’histoire de O-Ren, allez, zou ! A la trappe !).
S’il avait raccourci les dialogues devenus juxtaposition de monologues, les plans fixes « tout dans lé régard » comme Sergio Leone.
Pfff… on finit par s’endormir. Tout au plus au sursaute aux coups de feu, on tressaille à peine aux mutilations les plus douloureuses.
Maintenant, un truc survendu : « Inglorious basterds »
L’accroche, c’est « Un commando de juifs américains terrorise les troupes allemandes ».
Ah bon ? Vous avez été terrorisé vous ? Ben, pas moi. Connaissant l’inclination du turlupin pour la baston, je m’attendais à des « basterds » autrement plus bâtards !!! L’Ours juif et sa batte de base-ball ? Pitoyab’… Eli Roth a 2 de tension.
Brad Pitt et sa fine moustache ? Aussi impitoyable qu’un escargot en overdose de Valium.
Christoph Waltz, transfuge de Derrick (si, si, c’est vrai, j’vous jure !) sauve le film et s’offre un tremplin vers la reconnaissance internationale.Ouf !
Voilà… j’aime pas Tarantino !
(*) Moi aussi, je fais des références, ceci est tiré d’un gag de Gaston Lagaffe. Et paf !
Article purement technique et informatif...
Il m’arrive de recevoir ce message :
"...
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Un mail de confirmation d'inscription à été envoyé à son adresse email.
..."
Je suppose qu'il doit falloir aller cliquer sur un lien dans sa messagerie.
Moi, je ne peux rien faire, mais toi, gentil(le) internaute qui souhaite suivre ce blog farfelu (mais pas que), tu devrais le faire.
Miaou et merci !
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Ce jeu, qui a fait ses débuts en décembre 2019, demande aux joueurs de devenir des experts du drift à l'aide d'un seul bouton. Le but est simple : conduire une voiture sur une piste sans fin pleine de bosses et de courbes, où le temps et la précision sont essentiels à la vie.